Gault & Millau au Maroc

Le bon coup de Côme de Cherisey, pdg de Gault&Millau, au Maroc? L’édition d’un premier guide de cents bonnes tables de Marrakech et Casa, réalisée à l’occasion de la COP22 qui se réunit jusqu’au 18 novembre à Marrakech. Parmi les chefs mis en valeur, Yannick Alleno et son lieutenant Jérôme Videau de la Grande Table Française au Royal Mansour, Meryem Cherkaoui au Mes’salla du Mandarin Oriental et Mohammed Fedal du Dar Moha, respectivement « cuisiniers de l’année », « prix de la cuisine marocaine » et  « prix de la tradition ». Ajoutons que ce guide, réalisé avec l’aide de Kamal Rahal Essoulami, président de la fédération marocaine des arts culinaires, n’est que la première pierre d’un « vrai guide » du Maroc qui paraîtra, lui, en mai prochain. Une publication très attendue !

Mohammed Fedal © DR

Annecy et le mythe de Donostia

Laurent Petit © GP

C’est le voeu de certains que formulent et que Laurent Petit explique avec dextérité: la région d’Annecy pourrait bien être dans les années à venir ce qu’est San Sébastien en Espagne (« Donostia » en langue basque) aux portes de la France, un carrefour gourmand de haute tenue. Là, non loin de la Suisse et de sa clientèle avec un fort pouvoir d’achat, avec un nombre de tables importantes, appelées encore à gagner des étoiles, le lac d’Annecy et ses proches lisières pourraient bien représenter l’une des plus vastes constellations étoilées d’Europe. Marc Veyrat à Manigod, Jean Sulpice à Talloires, dans l’ancienne Maison Bise, Yoann Conte à Veyrier-du-Lac, Laurent Petit, bien sûr, au Clos des Sens, sans oublier Vincent Lugrin au Belvédère, Georges Paccard à la Ciboulette, Stéphane Dattrino à l’Esquisse sans oublier Eric Prowalski à la Rotonde aux Trésoms font partie de ses fleurons. Et sa voisine Chambéry, avec le proche lac du Bourget (les deux étoiles du Bateau Ivre à Ombremont et des Morainières à Jongieux et les macarons de Côté Marché, l’Auberge Lamartine et d’Atmosphères) complètent aisément une offre presqu’aussi importante que celle du pays basque espagnol.

Marc Veyrat © GP

La guerre des Thiou et T’U est déclarée

Thiou et son équipe © GP

C’est une guerre thaï non dite entre deux groupes aveyronnais d’importance, autour d’un style de cuisine assez semblable et dans un quartier très proche. Explication: il y avait Thiou sur le quai d’Orsay. La maison se nomme désormais T’U Quai d’Orsay.  Thiou, alias Apiradee Thirakomen, ex star thaï des Bains des années 1990, où elle « inventa » le fameux Tigre qui Pleure, s’est fâchée avec Jean Richard, qui fut son sponsor des années durant, et a repris une table à son nom, avec l’aide d’Olivier Bertrand – grand rival de son compatriote aveyronnais qui possède le groupe du même nom. Son ancienne demeure s’appelle désormais T’U – ce qui fait que la prononciation est quasi-identique. La carte reste grosso modo la même, exécutée avec précision par le jeune vietnamien Khoi Vu, passé notamment en Suisse au Montreux Palace et le cadre a été revu avec chic par Pierre-Yves Rochon. On se doute qu’entre les deux tables, situées à 1000 mètres l’une de l’autre, avec leurs deux noms proches, les confusions de réservation sont difficilement évitables…

Khoi Vu chez T’U © GP

Bellin en gare à Rennes ?

Olivier Bellin © GP

Star deux fois étoilée des Glazicks à Plomodiern, chef parisien à l’enseigne de Mersea, un fast food chic et tendance, qui a ouvert son premier maillon au 6 rue du Faubourg Montmartre, portant la bonne parole bretonne dans le monde entier (il était cette semaine en représentation au Four Seasons de Hong-Kong, surprenant palace réputée pour sa situation panoramique et ses deux tables trois étoiles, l’une française, l’autre chinoise), Olivier Bellin pourrait bien emboîter le pas à ses collègues multi-étoilés qui ouvrent des brasseries nouveau style dans les gares, à l’image d’Eric Frechon à Saint-Lazare, Thierry Marx à la Gare du Nord, et, bientôt, Alain Ducasse à Montparnasse et Michel Roth à Metz. Breton Bretonnant, Bellin a été contacté pour ouvrir une table contemporaine au coeur de la gare de Rennes. Mais, fair play avec ses camarades étoilés locaux, Guillemot et Etcheverry, il a d’abord renvoyé l’offre à ces derniers avant de se prononcer. Un espace de près de mille mètres carrés serait dévolu ainsi à la gourmandise en gare de Rennes.

L’hôtel de la Reine rouvre sa table

La place Stanislas avec (à dr.) le Grand Hôtel de la Reine © GP

Le destin gourmand du Grand Hôtel de la Reine, le palace de Nancy, sur la somptueuse place Stanislas, était incertain. Patrick Fréchin, qui fut l’étoilé de la ville à l’enseigne du Grenier à Sel, rue Gustave Simon, y a attendu cinq ans que la maison se rénove, avant de jeter l’éponge et de racheter le voisin Mignardise, devenu sous sa gouverne le restaurant Transparence. Ce sont les Demangeot, déjà patrons des voisins Grand Café Foy et Café du Commerce, qui reprennent la restauration du lieu sur le mode brasserie, avec une carte sage, mi-tendance, mi-régionale, qui sera signée de leur chef Cyril Monachon. Des travaux de rafraîchissement sont en cours. Ouverture prévue: le 22 novembre.

Faure-Brac, enfin président

Philippe Faure-Brac © DR

C’est une belle revanche pour Philippe Faure-Brac, qui avait été recalé à cette même place il y a quelque 21 ans à Beaune. Le patron du Bistrot du Sommelier boulevard Haussmann à Paris, ci-devant meilleur sommelier du monde 1992, a été élu – à l’unanimité, svp! – président de l’Union de la sommellerie française. Il remplace ainsi Michel Hermet, le rubicond patron du Wine Bar, qui a effectué deux mandats successifs. Pour Philippe Faure-Brac avec son nouveau bureau (Jacques Boudin de la Table des Compères à Paris, Philippe Nusswitz de Plaisirs Divins à Anduze, Fabrice Sommier de chez Blanc à Vonnas, Antoine Woerlé du lycée Alexandre Dumas à Illkirch), le double mot d’ordre sera : formation et communication. Autant dire qu’il va comme un gant à cette brillante « grande gueule » de la profession. Meilleur Jeune Sommelier de France 1984, Meilleur Sommelier de France 1988, Meilleur Sommelier du Monde 1992 à Rio et MOF Honoris Causa l’an passé, Philippe Faure-Brac, qui organise de prestigieuses dégustations, est très demandé sur les plateaux de télé et dans la presse pour parler de la vigne et du vin. Auteur de nombreux livres, chanteur talentueux à ses heures, cet hédoniste éclectique est comme un couteau à douze lames, mais surtout avec un tire-bouchon.

Passard en Corse

Pour Paul Canarelli au domaine de Murtoli, près de Sartène, en Corse, il y a une vie après les Pacaud. Si Bernard de l’Ambroisie et Mathieu de l’Hexagone, d’Histoires et du Divellec, ont imprimé de leur marque gourmande la table proche du golf cet été, c’est autour d’Alain Passard, le trois étoiles virtuose de l’Arpège, d’interpréter à sa manière les produits et de le terroir corse, le temps d’un week-end, du 25 au 27 novembre. Ce Breton conquérant amoureux des légumes, de la mer, mais aussi des volailles et du gibier, s’y colle le temps d’un week-end enchanté, qui permettra aux heureux résidents du lieu de goûter les cuvées vineuses des domaines Giudicelli et Vaccelli, les légumes du potager maison, profiter d’un bivouac à la plage et de deux dîners enchantés. Renseignements ici.