Le Carré des Feuillants
« Paris 1er : la force tranquille d’Alain Dutournier »
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Revenir au Carré des Feuillants chez Alain Dutournier, c’est retrouver une demeure amie. Il y a la belle collection d’armagnacs à l’entrée, l’accueil complice, le service empressé et ces plats vifs, ailés, malicieux, qui suivent sans emphase le mouvement des saisons, plus ces vins sérieux qui jouent les escortes de classe. Une maison exemplaire? Il y a de ça et l’une des Rolls du genre à Paris que l’on conseille toujours aux amis pour un repas de fête, avec ses petits salons élégants revus sur le monde contemporain, avec la complicité du peintre designer Alberto Bali, où l’on est comme chez soi, et même mieux.
Bouillon mousseux de châtaignes, poule faisane et truffe blanche d’Alba, langoustines marinées aux noisettes grillées, pavé de turbot sauvage snacké et sa brandade légère aux girolles, quartier d’agneau de lait et cèpes rôtis aux racines hivernales, fougeru maturé à la truffe d’automne, boule choco-coco avec son punch rhum/thé vert, « montansier », qui est l’autre version du « russe » à la pistache avec sa glace du même fruit, plus encore émincé de figues au gingembre caramélisé avec sa noix croquante en crème glacée: voilà ce qui vous attend avec une précision technique sans faille.
On y ajoute de jolis vins, pas forcément connus, pas forcément onéreux, quoique bigrement séducteurs, comme le mâcon cruzille du domaine de l’Echelete, le graves château du Maine, le rivesaltes Perle Pourpre du domaine Piquemal ou encore un bas-armagnac de fondation en guise de ponctuation vertueuse. Voilà une maison qui rassure, un chef qui assure, une maison qui honore la tradition du savoir-vivre à la française. Vive Alain Dutournier, notre trois étoiles de coeur !