Petrus
« Paris 17e: un poisson et plus chez Pétrus »
Cette brasserie chic de l’ex place Péreire (dont Nimier disait qu’elle était « le centre du monde« ) fait le plein, malgré une certaine ambiance morose dans la belle restauration parisienne et des prix sans tendresse. La recette ? De la gaieté, de la qualité, du sérieux, du suivi, plus le sourire constant de l’accueil et du personnel. Le duo Malafosse et de Goursy, à qui on doit, notamment, Monsieur Bleu et Loulou, est aux manettes. Il connaît la musique !
Aux fourneaux, le chef Broulaye Sacko, originaire de Bamako au Mali, formé à l’école Ducasse, et passé chez Marius et Janette et le voisin Dessirier, cuisine avec minutie des mets qui ont du goût, du peps et du tonus, principalement poissonnier. Poêlée de chipirons au piment d’Espelette, tomates, poivrons confits et chorizo, tourteau, crème de petits pois à la truffe de Bourgogne (on pourra peut-être trouver un peu trop d’épices dans le premier plat, un rien de fadeur là), tartare de saint Jacques, dorade et huître présenté en coquilles d’huîtres, rouget à la plancha aux olives noire et filaments de légumes ou encore haddock poché au beurre de yuzu et aux lentilles vertes du Puy sont bien fait et bien frais.
On ajoute les classiques desserts (tarte fine aux pommes, pavlova aux framboises). Côté vins, j’avais ce qu’il faut sur place, convié là par Henry Marionnet, le magicien des vins de Sologne, avec ses gamays issus de vignes non greffées, ses cuvées sans soufre, bref ses « jus » naturels, dont ces « premières vendanges » 2015 ou ce primeur 2016 qui se boit, déjà, à la régalade. La maison ouvre le dimanche. Qu’on se le dise !