Bibendum

Le serveur au Bibendum © GP

En parlant de la fiesta du Michelin à Londres, à l’occasion du centenaire de guide Great Britain, j’allais oublier le repas qui couronna la célébration. Il y a un décor superbe dans le goût Art nouveau, une conservation du lieu, précise, ludique et joyeuse, sous la houlette de Sir Terence Conran, le designer/aubergiste qui a signé là une des plus belles réalisations, plus l’éditeur Michael Hamlyn, enfin le chef  Simon Hopkinson, qui veillent, en trio éclairé, sur ce monument préservé.

St Jacques grillées et purée aux truffes © GP

Le repas? Bien fait, bien vu, pour un fort nombre de couverts, avec des aspects traiteur évident et une propension à offrir des produits de saison franco-anglais. Ainsi les saint-jacques grillées (un peu fort le goût du gril!) avec sa petite purée de pommes de terre aux truffes noires, la poitrine de canard au pithivers savoyard (pommes de terre, fromage, oignon sous un feuilletage léger) et épinards au jus de cuissons, enfin marquise au chocolat aux noix et kumquats.

Canard au Pithiviers savoyard © GP

Mon vieil ami Paul Levy, auteur du « Official Foodie Handbook » (avec Anne Barr, 1984) et de « Finger Licking Good » (1986), qui était à mes côtés, semblait ravi. Et même plus! Surtout s’agissant du Pithiviers. J’ajoute que Paul, qui fut longtemps le meilleur ennemi du Michelin anglais, au temps où il bataillait pour que les Roux ne trustent pas les récompenses suprêmes, s’étonnait encore que le très créatif Raymond Blanc du Manoir des Quat’Saisons de Great Milton près d’Oxord n’ai toujours que deux étoiles, tandis que son voisin l’archi-classique et délicieux Michel Roux ait encore ses trois étoiles au Waterside de Bray on Thames. Mais avec le temps… comme chanté Léo Ferré… tout s’en va…

Marquise au chocolat © GP

Un dernier petit mot pour saluer les crus français servis ce midi: un exquis champagne au nez de brioche bien net de Claude Carré, un côtes du rhône blanc joli et frais du domaine Sainte Cosme et un rouge au vif nez de poivron vert et de cosse de petits pois dit l’Ardoise au domaine angevin des Rochelles signé Lebreton. Bref, de quoi fêter Michelin, Conran, Paul et les cent de Bibendum dans la gaieté.

Paul Lévy trinquant aux cent ans du Michelin © GP