Cap Estel
« Èze : l’automne au Cap d’Estel »
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Notre correspondant de la Côte d’Azur, Alain Angenost, qui ne s’en lasse guère, a revisité pour nous le lieu de rêve où officie Patrick Raingeard. On l’écoute et on le suit…
On ne le dira jamais assez, mais le Cap Estel est bien l’une des destinations les plus féeriques de la Côte d’Azur. Tel un manoir contemporain trônant sur sa presqu’île idyllique, cet hôtel (si) particulier avec ses quatorze suites et quatre chambres, où la quiétude est reine et l’environnement enchanteur, vous offre le bout du monde juste à vos pieds. Le service y est parfait et attentionné sous la houlette de Laurent et son équipe à la Table de Patrick Raingeard, le restaurant étoilé.
Nantais au grand cœur Patrick Raingeard se considère comme un artisan-chef ciselant sa cuisine comme un ébéniste ses bois. Son exigence et sa rigueur lui viennent de ses parrains Alain Passard, Jacques Maximin, Patrice Hardy et Pierre Hermé auprès desquels il s’est formé et réalisé. Modernes et malines et sans œillères sont ses créations qui bousculent savamment les saisons, privilégiant l’essentiel, le goût.
En ce début d’automne, la sphère de foie gras au pain d’ébène et chutney pommes, la fleur de courgette farcie de ricotta et curry au lait de coco, avec son sorbet huile d’olive, les gamberoni du Golf de Gênes au caviar de l’Esturgeonnière, avec carpaccio d’ananas, huile de verveine, font des entrées vives, fraîches, toniques, à la fois très remarquables et très remarquées.
Le mérou de Méditerranée snacké au sésame, juste caramélisé au soja et citron, avec son joli cru-cuit de légumes, la lotte rôtie en cassolette de haricots blancs, artichaut poivrade cru au chorizo ibérique, le cœur de côte de veau de lait de Corrèze, aux noisettes du Piémont, poires et salsifis, crémeux de courge de Nice, comme le filet d’agneau du Quercy grillé aux tomates confites et ail frais, aux choux de toutes les couleurs, se dégustent avec un bel entrain et un formidable appétit.
Les douceurs ne déçoivent pas, comme le mille-feuille en ruche, fraises des bois, crème vanille de Madagascar, sorbet verveine et le galet Ezasque tout chocolat noir et cactus, semblable à un œuf (gourmand) de dinosaure. Ils font, parmi d’autres péchés sucrés, de doucereuses terminaisons. Certains soirs, après avoir salué en fin de repas ses convives, le chef aime aller sur la terrasse afin d’observer le ciel étoilé.
>Qui sait si une deuxième étoile ne viendrait pas un jour prochain s’y décrocher pour l’honorer ?