La Cafetière Fêlée

Une belle table fusionnante décryptée par notre correspondant de la côte d’Azur, Alain Angenost…

Julien Fiengo © AA

De l’Extrême-Orient à la Méditerranée, on peut dire que la cuisine de Julien Fiengo nous fait savoureusement voyager. Mais d’où lui vient cette envie de marier si subtilement ces deux cuisines extrêmes ? Ce juvénile trentenaire Antibois qui a fait ses classes et obtenu ses diplômes au LP Auguste Escoffier à Cagnes-sur-Mer, a débuté aux Hespérides à Golfe Juan, puis a poursuivi à la Maison des pêcheurs, à la Siesta et aux Belles Rives, avant de devenir chef du Barbarella à Cannes.

L’assiette gourmande © AA

C’est là qu’il a commencé à fusionner deux cuisines, la française avec sa richesse et ses beaux produits et l’asiatique avec son raffinement et sa rigueur. Trois ans plus tard, il décide de s’établir. Retournant vers ses racines, son choix se porte sur la Cafetière Fêlée, un petit restaurant antillais situé dans une ruelle calme du Vieil Antibes. Après avoir tenté de lui trouver un nouveau nom, il s’est souvenu des remarques de ses amis quant à l’approche fusionnelle de sa cuisine, le disant « fêlé », il en a gardé du coup le patronyme.

Teriayaki de thon rouge et foie gras poêlé © AA

Julien ne travaille que du frais et du premier choix. Pour se donner une idée des entrées qu’il confectionne, l’assiette gourmande (nem de chèvre-ricotta, sashimi de saumon bio mi-cuit au sel et gingembre, temakis croustillants au guacamole et crabe des neiges, morawasé de thon rouge tandoori et espadon fumé, ceviche de loup bio, makis au foie gras grillé et gambas rôties, confits d’oignons et vinaigrette ponzu) en est le parfait « savourama ». Ses perles de citron au poivre, ou au vinaigre balsamique et sa sauce miel et soja sucré, rappelant le yakitori, sont quelques-unes de ses trouvailles accompagnatrices.

Porc de montagne laqué © AA

Parmi une carte qui se renouvelle selon son humeur, la saison et le marché, il marie le teriayaki de thon rouge au saté, sauce gingembre avec une escalope de foie gras poêlé (faut oser), perles liquides au yuzu, et risotto aux shitakés. Les woks sont aussi son domaine et le porc laqué/sésame en est le savoureux exemple. Le baba au sirop, compotée de poivron-framboise et mousse mascarpone au Get 27 est un de ses desserts dans la même veine que le reste. Détonnant !

Le baba au sirop © AA

Dans la salle d’une trentaine de couverts avec son balcon/pigeonnier, idéal pour deux amoureux, Pascal distille ses conseils avisés pour les accords met/vins, assurant le service avec esprit. Si vous voulez vous embarquer pour un agréable voyage gustatif sans décalage horaire, c’est à la Cafetière Fêlée qu’il faut le faire.

La salle © AA