Sur cette terre comme au ciel ou la Sicile de Davide Enia

Article du 7 octobre 2016

918M0rgYIVLLa Sicile, la vie, la mort, le soleil, la boxe: il y a tout cela, et plus encore, dans le premier roman de Davide Enia, traduit excellemment de l’italien avec ses expressions dialectales par Françoise Brun (savez-vous ce qui signifie Minchia, qui revient ici sans cesse..?). A travers le destin du petit Davidù, des années 1980 à… presque nos jours, c’est aussi celle de sa famille, le grand père Rosario, prisonnier militaire en Afrique durant la deuxième guerre mondiale, celle de son père, champion de boxe, non parvenu au bout de sa carrière et mort dans un accident de moto, enfin de l’oncle Umbertino, qui jouera le rôle de passeur, dans sa salle de boxe palermitaine, mènera Davidù jusqu’à « sa » finale, qui se fait jour. Les récits s’entrecroisent, s’emmêlent, s’emboîtent à la façon d’un meccano, celui de l’amour du jeune héros pour Nina, des années prisonnières de Rosario, des amis meurtris, de Pullara, Danilo ou encore Gerruso, qui perd un doigt, mais pas sa joie de vivre, et qui est le cousin de Nina, sans oublier l’ombre de la Mafia et des querelles de clans qui rôdent, les silhouettes sombres de Palerme, les plages, la mer, le soleil. Et puis le grand combat final de Davidù, qui doit vaincre la malédiction familiale, contre le champion sarde Ceresa. Dense, touffu, mêlant destins, morts, vivants, ce livre traverse les générations, brasse des destins, usant de la boxe comme une métaphore avec une sacrée maestria, et emporte aisément l’adhésion. Un sacré premier roman !

Sur cette terre comme au ciel, Davide Enia, traduit de l’italien par Françoise Brun (Albin Michel, 396 pages, 22 euros).

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Publié le 7 octobre 2016 par

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