Le Figuier de Saint-Esprit

Une vieille gloire de la côte, ressuscitée par notre correspondant azuréen, l’intraitable Alain Angenost…

Christian et la pêche du jour © AA

Christian Morisset a presque un demi-siècle d’activités derrière lui et toujours le feu sacré. Deux étoiles, obtenues en 1987 au Juana et gardées 17 ans inclinent au respect ! Depuis qu’il s’est installé dans le Vieil Antibes, voisinant avec les flots bleus baignant les remparts, les gastronomes en vadrouille se repassent avec délectation sa discrète adresse. Le lieu a le chic champêtre avec son figuier et ses pierres anciennes.

Josiane et Christian © AA

Côté cuisine, cela fuse et ruse sans cesse avec une équipe rodée. Secondé par Christophe Griss, son fidèle second et Mathias, son fils cadet, sa partition gourmande n’a jamais été aussi séduisante,. Un macaron l’avait souligné déjà en 2014. Ses afficionados, dont nous sommes, lui en redonneraient bien deux. Christian, moustache au vent, est un artisan sérieux, vif, appliqué, qui fait méticuleusement son marché terre/mer, réécrivant son roman gourmand avec une passion aisément communicative.

Mise en bouche © AA

Un rafraîchissant carpaccio et crème de haddock fumé, navet daïkon en est le très frais préambule. Foie gras poêlé, barre de céréales, kumquat, et figues confites au porto, crevettes Obsiblue de Nouvelle-Calédonie, cuites à la vapeur, salade de boulgour, mousseline de courgette, compressé de daurade royale de la Méditerranée marinée au basilic et citron vert, homard bleu cuit à la nage sur une fine tranche de pastèque, gnocchi maison au vieux parmesan, coulis de tomates: voilà ce qui vous attend en guise d’idées neuves et charmeuses, toujours dans le vent de l’époque.

Foie gras aux figues © AA

Il y a aussi le loup cuit au teppanyaki, avec sa compotée de tomates cerises, comme le turbot rôti au speck et artichaut. Les chapitres gourmands se dévorent aussi savoureusement les uns que les autres. En épilogue, une traditionnelle crème brûlée parfumée à la fleur de lavande provençale, un abricot rôti et farci à la crème de pistache, avec son biscuit à l’huile d’olive, ou un moelleux au chocolat noir « Caraïbe » cœur coulant aux fruits de la passion et éclat de grué (éclat de fève de cacao torréfiée puis concassée), signent la fin de ces parfaites agapes festives.

Loup au teppanyaki © AA

Beauté des vieilles pierres, éclairages tamisés, vaisselle au design séduisant, terrasse en niveau avec toujours son beau figuier protecteur: le lieu a du chic, l’ambiance est chaleureuse et Josiane, la douce maîtresse des lieux, s’affirme rayonnante. Avec Benjamin et Gérald, passés par de grandes maisons, comme Nicolas, parfait en sommelier plus qu’avisé, le service est en parfaite harmonie.

Homard bleu © AA

Un conseil: laissez vos soucis au vestiaire de la « Morisset Family » et pensez à vous grouper pour vous régaler. En prime, dimanche soir, lundi midi et lundi soir, hors fêtes, du 02/10/2016 jusqu’au 29/05/2017, un menu est offert pour deux commandés, soit 83 € au lieu de 166 €. Qu’on se le dise!

Moelleux mi-cuit © AA