Les chuchotis du lundi: du rififi chez Depardieu, Chauvel le retour, les transfuges de la Scène Thélème, Tomy & co arrive, Virginie Basselot bouscule la Réserve, Faye enfin à l’Eze, Delaffon chez Loubet, Marie Soria remplace Biffi, Colagreco à Courchevel

Article du 12 septembre 2016

Du rififi chez Depardieu

Gerard Depardieu chez Moby Dick © Maurice Rougemont

Gérard Depardieu chez Moby Dick © Maurice Rougemont

Ils refusent d’en parler. Leur brouille pourtant n’est pas passée inaperçue. Après treize ans d’une collaboration sans nuages, Laurent Audiot et Gérard Depardieu se sont séparés. On ne sait trop si c’est à l’amiable ou brutalement. Le premier, qui fut le compagnon gourmand du grand Gérard dans toutes ses entreprises gourmandes, de la Fontaine Gaillon à sa poissonnerie Moby Dick, sans omettre l’Ecaille de la Fontaine, une série télé sur les bons produits de la mer, passée sur Arte, est revenu à sa maison d’origine, Marius et Jeannette du groupe Richard, avenue George V. « On a chacun notre caractère et on avait envie de se retrouver chacun de notre côté« , dit-il. Quant à Gérard Depardieu, on sait qu’il a remplacé Laurent Audiot par Pascal Lognon-Duval, ancien de chez Guy Martin, qui fut le chef du Petit Riche… A suivre très vite. D’autant qu’un livre intitulé « A pleines dents« , selon l’intitulé de leur série d’Arte, signé de l’ex-duo (les mots de Gérard, les recettes de Laurent), sort début octobre chez Michel Lafon.

Chauvel le retour

Jean Chauvel © DR

Jean Chauvel © DR

On l’avait surnommé le El Bulli de banlieue. Après dix huit ans au Perreux, à l’enseigne des Magnolias, et un an et demi d’interruption pendant lesquels il a voyagé de Dubaï à Brésil, en passant par Tokyo et Riga, Jean Chauvel, aujourd’hui 47 ans, a réouvert, à Boulogne, au 33 avenue du Général Leclerc, une maison triple avec sa brasserie (3B Brasserie), son lounge (3B Lounge), son gastro (Jean Chauvel), en lieu et place d’une table chinoise, où se trouvait le restaurant de ses parents il y a quarante ans.  « Je suis revenu sur mes terres et suis plus serein« , dit-il aujourd’hui apaisé. Cet élève de la Tour d’Argent, époque Martinez, Taillevent avec Claude Deligne et Philippe Legendre, le Crillon avec Christian Constant, est revenu à un registre plus classique, plus raisonnable aussi. Avec une formule pas chère au 3 B et plus ambitieuse au gastro. On en reparle vite.

Les transfuges de la Scène Thélème

Daniel Pires, Pierre Rigothier, Frederic Pedrono © Marion Kotlarski

Daniel Pires, Pierre Rigothier, Frédéric Pedrono © Marion Kotlarski

Ce fut le trois étoiles de Guy Savoy rue Troyon, puis Etoile sur Mer. C’est désormais la Scène Thélème, grâce à Jean-Marie Gumé, ancien cadre dirigeant de Nestlé, fou de belles tables et de beaux spectacles. Il y a aura là une table, certes, mais aussi une scène un brin artiste, du théâtre de la musique, sous la bannière de l’abbaye de Thélème imaginée par Rabelais (« Fais ce que voudra… »: c’était la devise de ce lieu utopique). Côté tables, on a fait appel à des transfuges de choix: Frédéric Pedrono, qui oeuvra chez Ledoyen, avec Christian Le Squer puis Yannick Alléno, pour diriger la salle, Daniel Pires, ancien sommelier de Laurent, au service des vins, enfin Pierre Rigothier, passé chez Helène Darroze, à l’Espadon, à la Greenhouse à Londres, avant de devenir chef de l’étoile Baudelaire au Burgundy. Bref, le ou les étoiles sont en vue. Ouverture prévue: le 20 septembre. Juste en face, en lieu place de l’Huîtrade, la même équipe ouvre la Loge Thélème.

Tomy & co arrive

Tomi Gousset et Micaël Morais © DR

Tomi Gousset et Michaël Morais © DR

L’événement de septembre à Paris ? Outre la réouverture proche de Le Divellec (devenu Divellec) et de la Scène Thélème dans le 17e: la table attendue de Tomy Gousset, qui fut le cuisiner artiste de Pirouette. Cet ancien du Taillevent, avec Soliveres, du Meurice, avec Alléno, et de Daniel Boulud à New York, s’installe bravement au 22 rue Surcouf… pile face à David Toutain, en reprenant le Petit Bordelais, qui se nomma le Bellecour auparavant – la maison eut alors son étoile. Son sommelier, Michaël Morais, qui était sommelier au Saint-James au temps de Virginie Basselot, a composé une carte des vins comprenant 130 références avec des noms pas toujours connus ou d’autres  qui ont fait leurs preuves comme Josmeyer en Alsace et Stéphane Montez en vallée du Rhône. Ouverture prévue: le 20 septembre à midi.

Virginie Basselot bouscule la Réserve

Virginie Basselot @ Liese Barbeau Cochet

Virginie Basselot @ Liese Barbeau Cochet

« Il y a du boulot!« , glisse Virginie Basselot, devant l’ampleur du travail qui l’attend à la Réserve de Genève-Bellevue. Jusqu’ici la maison était connue pour son restaurant chinois le Tsé Fung, sa table relax le Café Lauren offrant une cuisine diététique au spa, enfin le restaurant gastronomique le Loti, dont la cuisine était signée Philippe Durandeau, plus le bar offrant des propositions style snacking de luxe (croque aux truffes, black cod sauce miso). C’est l’ensemble de la cuisine de l’hôtel face au Léman que va superviser notre MOF 2015, la seconde femme à avoir obtenu le titre après Andrée Rozier de Biarritz. Son objectif de glaner une puis deux étoiles au Loti qui … n’en a pas encore une seule. Rappelons que Virginie, native de Pont l’Evêque en Pays d’Auge, n’a travaillé que dans des grandes maisons multi-étoilées: le Crillon avec Dominique Bouchet, le Grand Véfour avec Guy Martin, le Bristol avec Eric Fréchon dont elle fut la fidèle seconde. Deux étoiles pour elle en Suisse en deux ans, ce ne serait pas un objectif insurmontable. A coeur normand, rien d’impossible !

Faye enfin à l’Eze

Arnaud Faye © AA

Arnaud Faye © AA

Est-ce le transfert le mieux réussi de l’année? Passé du Jeu de Paume à Chantilly à la Chèvre d’Or d’Eze Village, s’est payé un bien joli billet pour le soleil. Mais ce n’est pas pour se tourner les pouces. L’ancien élève de Patrick Henriroux à la Pyramide, Antoine Westermann au Buerehiesel,  Bernard Loiseau à Saulieu, Michel Roth au Ritz, Thierry Marx au Mandarin Oriental, qui a obtenu deux macarons à la Table du Connétable, à l’Auberge du Jeu de Paume, joue une carte fine, précise, étincelante de goûts et de saveurs. Il gère à la fois le gastro, les Remparts, qui propose une cuisine méditerranéenne le  midi et se transforme le soir en l’Eden, plus élaboré, enfin le Café du Jardin, où l’on propose salades, grillades et pizzas au four à bois. Arnaud, ravit de l’aubaine, adore jongler d’une formule à l’autre. « C’est la meilleure recrue que nous pouvions espérer« , note Thierry Naidu, le directeur général de la Chèvre d’Or. On rappelle qu’Arnaud Faye signe également la carte de l’hôtel Roch rue Saint-Roch, décoré par Sarah Lavoine, où la cuisine est exécutée par un ancien de la Tour d’Argent Rémy Bererd.

Delaffon chez Loubet

Fabien Delaffon © AA

Fabien Delaffon © AA

Fabien Delaffon, qui dirigeait la Bastide de Saint-Tropez depuis dix ans, la faisant rentrer dans le giron des Relais & Châteaux, quitte la maison des Sidoroff pour rejoindre Edouard Loubet en Luberon. A partir du 3 octobre prochain, il devient le directeur des « Maisons Édouard Loubet », qui comprennent aussi bien le Domaine de Capelongue à Bonnieux, avec la Bastide de Capelongue et la table deux fois étoilées d’Edouard Loubet, le restaurant plus relax dit La Bergerie et ses suites rustiques,  l’hôtel restaurant du Moulin de Lourmarin, enfin l’annexe de ce dernier dite le Galinier. Objectif: unifier ce petit empire de charme dédié à l’art de vivre en Provence.

Marie Soria remplace Biffi

Marie Soria © GP

Marie Soria © GP

Adjointe, durant 24 ans de Jean-Pierre Biffi, Marie Soria vient de prendre sa place de « chef en chef » chez Potel et Chabot. Cette discrète, qui fut un temps la chef designée de Lucas-Carton (notre photo), sous la houlette des Vranken, après le départ d’Alain Senderens, était vite revenue à son travail premier: organiser les fêtes prestigieuses du monde entier, de New-York à Saint-Pétersbourg, et de Londres à Singapour,. Voilà elle va continuer de s’employer avec le talent et l’efficacité qu’on lui connaît. Jean-Pierre Biffi, qui, à 60 ans cette année, fait valoir ses droits à la retraite chez Potel, demeure conseiller du groupe avec la supervisation des missions spéciales…

Colagreco à Courchevel

Mauro Colagreco © Maurice Rougemont

Mauro Colagreco © Maurice Rougemont

Il a le don d’ubiquité. Mauro Colagreco, qui figure toujours en tête des chefs hexagonaux dans le classement des 50Best, possède un talent certain pour se dédoubler. Deux étoiles au Mirazur à Menton, son vaisseau amiral où il fait venir des chefs amis pour des quatre mains étonnants, voyageant dans le monde entier pour des démonstrations culinaires de haute volée, juré à la télévision italienne pour le Top Chef transalpin, associé à Julien Fouin au Grand Cœur parisen, il s’apprête à signer, dès cet hiver, la carte du BFire du tout neuf Barrière des Neiges à Courchevel. Tandis que Pierre Gagnaire, lui, crée un Fouquet’s des Neiges, alors qu’il détient toujours deux étoiles au tout voisin les Airelles, Mauro lui marquera sa grande première dans les Alpes, en jouant les saveurs de l’Argentine et de la Patagonie.

A propos de cet article

Publié le 12 septembre 2016 par

Et vous, qu'en avez-vous pensé ? Donnez-nous votre avis !