Piucaro
« Marbella: miracle à Puerto Banus »
Dans l’océan de boutiques, façades, trattorias, tables exotiques, quasiment toutes bling-bling, et peu recommandables de ce néo-Saint-Tropez que constitue Puerto Banus – avec ses yachts géants à quai, où se joue le grand spectacle du soir, avec souvent musique à l’appui – , le Piucaro constitue un océan de calme. Ou plutôt un îlot de paradis.
On vous conseille d’y venir tôt, de réserver absolument pour avoir une chance d’être en prise directe avec la mer quand les bateaux filent vers le port à la paresseuse, quand le soleil se couche en douceur. Le service, souvent mené par des jeunes gens des pays l’Est – serbes, bulgares, hongrois – est gentil tout plein. La cuisine, qui flirte avec l’Italie, pour ne pas renier l’enseigne, en proposant une kyrielle de pâtes, sait également jouer la mode locale, les poissons frais, les plats d’ici.
Les crevettes pil pil sont délicieuses, avec huile chaude et ail frit, comme les fameuses croquetas au fromage et piment. Il y aussi du tartare de saumon, le thon rouge sur le grill (cuisson rosée, parfaite) avec ses légumes du moment, le loup à l’andalouse, avec tomate et sauce vierge.
On est moins fou du gâteau fondant au chocolat servi avec crème fouettée et une glace vanille industrielle. Mais la situation, en revers du port, est miraculeuse. Elle fait tout oublier. Surtout avec l’albarino Condes de Albarei qui passe là dessus comme une brise iodée.