Les California Girls de Simon Liberati

Article du 20 août 2016

Les California Girls de Simon Liberati

Les « California Girls » : une chanson des Beach Boys qui marque les années 1960, comme le meurtre rituel, opéré avec d’autres, par la « famille Manson ». Simon Liberati, à qui on doit déjà « Jane Mansfield 1967 » et « Eva », se penche avec minutie sur ce qui fut bien plus qu’un fait divers: la fin d’une époque. Le mouvement hippie était jusque là une manifestation pacifique, plaidant en faveur du bonheur pour tous. Avec Charles Manson, gourou satanique d’une secte d’abrutis illuminés et drogués, assoiffés de sang, on se rend compte que, sous l’aspect de hippies californiens, majoritairement féminins, peuvent se cacher des criminels à la foi dévoyée et aux instincts primeurs.

Liberati se coule avec aise dans la peau de ses personnages, reconstitue les minutes de leurs crimes, le juste avant, comme le juste après, prend le lecteur à témoin, n’hésite pas à évoquer, déjà, la minute du procès futur. L’horreur y devient ordinaire. L’obsession sexuelle, la crasse, le répugnant, le répulsif s’y livrent ici sans retenue. La fascination de Katie, Sadie, Squeaky, Gipsy, Leslie, Snake, pour leur gourou/bourreau, sans oublier Linda, qui allait essayer d’échapper à son emprise, voilà l’essentiel de ce livre à la fois net, précis, cru, sans lyrisme, évoque ainsi le « De Sang Froid » de Capote, et qui fait sans nul doute l’un des livres phares de la rentrée.

California Girls de Simon Liberati (Grasset, 337 pages, 20 €)

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Publié le 20 août 2016 par

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