Nice: la promenade des sanglots

Article du 15 juillet 2016

Nous sommes tous ébranlés par le drame de Nice et de son tueur fou, qui a ensanglanté le jour de la fête nationale. Nous pensons, bien sûr, aux victimes et d’abord aux enfants. Et nous aimerions prier pour que ce type de malheur cesse. Même si nous savons bien que c’est loin d’être suffisant. Voici, en tout cas, le prenant message de deuil de notre correspondant de la côte d’Azur Alain Angenost.

Dessin pour l'International New York Times © Chapatte

Dessin pour l’International New York Times © Chapatte

Sur cette feuille de papier tachée de sanglots, j’ai du mal à aligner ces quelques mots. La lumière brillait un soir du quatorze juillet dans les yeux des gens et des enfants venus voir le scintillement multicolore, d’un beau feu d’artifice. Un camion blanc conduit par un fou l’a éteinte à jamais et la pénombre a envahi mon être, pensant à tous ceux qui étaient dans la foule. Ce meurtrier aveugle savait-il que Satan prend souvent le visage de Dieu pour faire ses basses besognes ? Submergé de tristesse et décontenancé devant tant d’imbécillité criminelle, on s’étonne d’entendre encore le choeur des « yaka » et les « fautque » donner de la voix. Ne manque plus que le bazooka d’un homme politique mal inspiré pour souligner le tout… Quand comprendra-t-on qu’il vaut mieux trouver trois choses qui nous rassemblent plutôt que trop qui nous sépare ?

« Le chagrin-âge et deuil, hélas ! ont le même air,

Assombrir chaque trait de mon visage amer,

Et m’y creuse une ride avec sa main pesante,

Joyeux, j’ai vingt-cinq ans, triste, j’en ai soixante »

(Victor Hugo)

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Publié le 15 juillet 2016 par
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