Casadelmar

Fabio Bragagnolo et l’équipe de salle © GP

C’est comme un OVNI posé sur une baie magique. Une construction parallélépipédique, avec ses lattes de bois, ses hautes baies vitrées, sa piscine hollywoodienne, ses chambres jouant le design version sobre, tournées vers le large. Depuis son balcon, le voyageur s’étonne : le golfe de Porto-Vecchio tranquille, sur lesquels filent quelques bateaux à la paresseuse, ressemble étrangement au Léman. Il y a les vastes espaces communs, le mobilier contemporain en gris et rouge, le bleu de la Méditerranée et, juste en face, les montagnes de l’Alta Rocca. Paysage immobile, comme figé dans sa lumière douce, grise, à peine bleutée dans les tons du soir.

Vue d’un balcon © GP

Une chambre © GP

Le service de la maison sourit, des couloirs à l’accueil, en passant par le spa. Cerise sur le gâteau, la table, deux fois étoilée, est prestigieuse, à consonance Riviera avec beaucoup d’Italie. Fabio Bragagnolo, natif du Frioul, formé jadis à Milan chez Sergio Mei aux Four Seasons, a remplacé son compatriote Davide Bisetto parti au légendaire Cipriani sur l’île de la Giudecca et la lagune, et la cuisine a conservé ses qualités, sa séduction, ses prestiges. Pour une dînette, le soir, face aux arbres et à la mer, les belles idées du moment puisent dans le terroir corse et le patrimoine transalpin à la fois.

La terrasse © GP

Ainsi, les cannelloni de denti au tourteau, avec caviar, fraîcheur de fruits et légumes, les raviolis de filet de boeuf au « frant », ce fin fromage du Frioul et de l’Emilie-Julienne, poivre de sansho, haricots resina et mayonnaise d’huître, les taglioni à la farine d’épeautre, homard fumé au combava et pistaches, le risotto farron au chou fleur, bergamote confite, avec son émulsion d’oursins et ses langoustines, d’une précision de goût sans faille.

Cannelloni de denti au tourteau © GP

Ravioli de filet de boeuf au Frant © GP

On y ajoute de bien jolis couplets marins, comme le turbot à la plancha avec poivron, framboise, noix de coco, eau de rose ou encore le loup de ligne en croûte de charbon végétal, savamment découpé au guéridon, avec ses girolles, mini tomates sucrées et couteaux. Avant les exquis desserts du pâtissier Claude Pezzeti, comme le sorbet framboise à la compote de figue et sirop de vanille ou le cube à la réglisse et citron avec son sorbet au limoncello et le fin sablé abricot avec sorbet verveine.

Tagliolini d’épeautre au homard © GP

Turbot à la plancha, poivron/framboise © GP

Bref, voilà un lieu à part, qui donne le sentiment d’être quelque part en Corse, certes, mais ailleurs.

Sorbet framboise, compote de figue, sirop de vanille © GP

Cube de réglisse et citron © GP