Les Tablettes de Jean-Louis Nomicos
« Le Nomicos nouveau est arrivé (Paris 16e) »
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Le cuisinier mystère, c’était lui, bien sûr. Vous l’aviez deviné, vous qui suivez ce blog avec attention. Vous savez que le monde bouge, que Paris évolue, que Joël Robuchon a créé l’Atelier de l’Etoile, au sein du Drugstoire, laissant libre son ancienne Table, qui fut jadis du seize au seize, à l’ex-chef de Lasserre. Et voici Jean-Louis Nomicos, marseillais d’origine grecque, comme Marseille elle même, ancien élève de Ducasse, passé au Juana de Juan les Pins, à Monaco, en Asie, puis à la Grande Cascade, puis enfin chez Lasserre où il semblait comme être un poisson dans l’eau.
Mais les ors et les paillettes du grand luxe absolu le bridaient et lui pesaient. Il guettait un brin d’air et un souffle de liberté. C’est ce que lui ont amené cette table vacante, transformée, comme par un coup de baguette magique, par Anne-Cécile Comar en lieu alerte, clair et contemporain, mais aussi lumineux. On vient donc, dans la clarté, désormais, avec ces murs amusants et réussis en fausses écailles métalliques, ces sièges high tech, ces tables espacées, sous la houlette d’un jeune directeur de salle qu’on vit il y a peu à la Bigarrade et de l’exquise, blonde et italienne Mme Nomicos, native de Ligurie, se faire fête sans coup férir.
Le style maison? La simplicité en majesté. Les plats signature du gars Jean-Louis sont là, les fameux macaronis au foie gras et truffe ou la royale de fenouil aux oursins. Mais tout ce qui se propose là représente du travail d’équilibriste agile: la royale de foie gras aux pommes de terre en amuse-gueule, la divine salade de betteraves aux agrumes, les encornets et artichauts au jus de barigoule parfumé à la bergamote. On ajoute la splendide brandade et cabillaud au jus de truffe ou encore l’exercice de style des saint Jacques au jus (un peu trop) corsé de bouillabaisse.
On peut titiller l’exquis Nomicos sur ses raviolis de pommes de terre aux truffes noires, fines, certes, mais où l’osmose truffe/pommes de terre ne se fait pas forcément, alors que leur mariage est naturel. Excès de douceur? Mais la glace vanille avec son sabayon à la fève Tonka est à retomber en enfance et on a envie de revenir juste pour la chartreuse verte en soufflé et son sorbet yaourt. Concession aux modes du temps: la carte des vins est sur Ipad. Pourquoi pas? Les menus sont équilibrés, celui de midi est une invite. Et la maison ouvre tous les jours. Alors…
Des plats corrects (sans plus…) qui ne sont à la hauteur ni de la renommée du chef (un peu surfaite ?) ni du niveau de l’addition. Quant au service, il est très médiocre : attente entre les plats inadmissible, service du vin approximatif, du personnel habillé style « bobo » qui n’a manifestement jamais appris à sourire ni a être aimabla. Une des serveuses est carrément détestable… Bref, tout ce petit monde prétentieux gagnerait à faire quelques stages en école hôtelière et à passer, au moins, un CAP… Tout ça donnerait peut-être envie aux clients de revenir. Ce n’est pas le cas aujourd’hui.