La Table du Curé
« Cucugnan: dîner chez le curé »
Le curé de Cucugnan, inspiré un conte de Daudet, est un film célèbre où s’illustra Fernandel. C’est aussi, et depuis belle lurette, un logis de France à la mode ancienne, au pied du beau village, avec ses quelques chambres proprettes et son auberge paysanne gérée avec bonhomme par André Jacques.
Les petits menus sont gentils tout pleins, les plats soignés par le sage et fidèle Marc Deshoux en cuisine qui en fait parfois trop, mais témoigne de bonne volonté pour accommoder le terroir à sa sauce créative. La royale de foie gras aux asperges en amuse-gueule détonne et détonne, le blanc-manger (avec « er » et pas « é ») de brebis et son gaspacho de tomate, son sorbet de concombre, son jambon pata negra est un peu riche, les pâtes à l’épeautre du voisin Roland Feuillas (dites « dentelles de Cucugnan ») sont extras, même un poil trop cuites, servies avec sot l’y laisse et morilles. Quant aux grosses aiguillettes de magret de canard avec agrumes et oignons, elles passent sans mal.
On n’oublie pas le soufflé glacé au pêches, ni le meli mato au pain d’épices. Et, en issue, l’idée (un peu sucrée) d’une tarte au citron meringuée. La bonne surprise? Les vins locaux et régionaux, tarifés sagement, comme le très remarquable « Ocellius »ambre de l’abbaye de Fontfroide à 16,40 € le flacon (vous avez bien lu!) et le rouge AOC du château Trillol. Bref, une gentille adresse, qui peut faire bien, si elle le veut.