Les Maîtres de mon Moulin
« Cucugnan: Roland, meunier, prophète, boulanger et paysan »
Il a tout (ré)inventé, s’est penché sur les anciennes semences, qu’il fait semer ici et là, contrôle ses semis et ses champs, broie sa farine dans son moulin rénové, enseigne le pain à ceux qui croit tout savoir. Bref, Roland Feuillas, dont la modestie n’est pas le fort, ancien ingénieur devenu « paysan, meunier et boulanger » sur le tard, explique volontiers que ses collègues de Paris qui jouent les stars de pain, ne « font rien« .
Lui veille à tout. Dans le beau moulin de Cucugnan rénové avec patience, il raconte le pain d’Engrain, confectionné avec du petit épeautre, le barbu du Roussillon, et toutes ses variétés qu’il nomme « blés de population » s’efforçant de retrouver le goût d’antan. Il y a ces pains à mie serrée, croûte craquante, levain au nez fumé, cette tourte aux fraises, cette fougasse délicate, ces pâtes exquises – les jolies dentelles de Cucugnan -, ces biscuits croquants.
La démarche plaît, convainc: retrouver les semis anciens, le blé élevé en plein champ, la mouture fine sur meule de pierre, élevage de levain patient. Stages sur demande.
Mr Feuillas est un génie.
Ses recherches sont sérieuses et son travail formidable et crucial
Un mot suffirait
MERCI
Ça prend des passionnés dans la vie et une bonne vision , pour des changements.
Retour à la nature.Bravo M Feuillas
je suis dans la région de l’Aude actuellement, et, je pense bien rendre visite à ce boulanger dans les prochains jours avant de repartir dans le Sud-Ouest vers Hossegor, Angresse.
Je pense que cette personne a une grande valeur mais,j’aime les gens « simple ».
Nous en reparlerons.
Bel article.
J’en ai vu tout un tas de ces stagiaires zélés qui ont besoin d’un petit messie, d’un gourou qui va donner un sens à leur vie et qui ensuite pense avoir une conscience plus profonde de la vie, d’être dans le vrai.
Que ce soit dans l’artisanat du bâtiment, de la métallurgie/ferronerie ou de l’agro-paysanno alimentaire, peu importe le domaine tant que ça reste artisanal, on voit fleurir un peu partout depuis une dizaine d’années tout un tas de formation initiatique qui engendre des disciples qui invoque à tout va les éléments cosmo-telluriques de Mère Nature, la Vraie ! Tout leur argumentaire se base sur une sensibilité de pseudo-poète qui se gargarise d’une mystique à deux balles, distillée par le gourou-formateur-maître qui est toujours un ancien nanti reconverti. Réveillez-vous les moutons.
Ceci n’empêche pas de féliciter la démarche de Monsieur Feuillas et un business reste un business, ces stagiaires sont une manne bien profitables, bien vu l’artiste ! Continuez à faire du bon pain et à pétrir les gogos 😉
La rencontre de Gilles le conteur de nos papilles et de Roland son contenteur devrait pouvoir se faire un jour pour notre régal, celui de la lecture et du bon grain. À l’église du curé de Cucugnan, en oubliant le temps fou d’internet, autour d’un vin de messe de la région ?
Je n’ai pas voulu répondre d’emblée aux nombreux amis de Roland Feuillas qui m’a reçu fort gentiment, doutant que je puisse comprendre sa démarche. J’ai goûté son pain (de retour chez moi, avec des amis qui en avaient fait emplette, plus un autre qu’il m’a gentiment offert), j’ai également donné à Gilles Goujon les deux pains qu’il m’a remis pour lui, l’ai écouté avec patience, suis resté, on s’en doute, « plus de dix minutes », et il a effectivement pris le temps de me dire que ses collègues parisiens qui ne faisaient ni farine, ni semis, ne « faisaient rien » (ce sont ses propres termes, que je n’ai pu inventer et il m’a explicitement cité, entre autres, Christophe Vasseur du Pain et des Idées). Bref, j’ai loué son pain, sa démarche.
Ah, j’aurai commis un crime de lèse majesté envers un boulanger de génie si humble devant Dame Nature! J’ai tout de même accompli ma mission, car ce blog ne prétend pas refaire le monde, mais offrir quelques vues précises sur des artisans de qualité. Désolé, si les anciens stagiaires sont restés sur leur soif. Mais nous ne sommes ici au service de personne, sinon de nos lecteurs…
Merci Hyacinthe de calmer un peu ce débat, avec mesure.
C’est vrai qu’en lisant rapidement l’article de Gilles Pudlowski, on peut n’y voir que des détails intéressants et une critique somme toute positive qui donne même envie, comme à vous, de goûter ce pain. Et le débat qui a suivi peut effectivement sembler injuste.
C’est que l’essentiel n’est pas là. Et je crois pouvoir vous assurer que l’égo de Roland Feuillas n’a certainement pas été touché. Non, ce qui a suscité ces réactions, la mienne en particulier, c’est que l’article survole de très haut, et avec il me semble, un peu de condescendance, une démarche incroyablement exigeante de la part de Roland Feuillas. Bien sûr, le pain est bon ; mais il n’est que l’aboutissement de toute une aventure qui débute avec la recherche obstinée, aux quatre coins de l’Hexagone, et même d’Europe, de semences de variétés anciennes, patiemment testées pendant des années, qui se poursuit avec des méthodes culturales innovantes – cultures associées, agroforesterie, puis avec des études scientifiques sur les qualités nutritionnelles de ces blés, puis par leur mouture, attentive à en préserver l’intégrité, et se termine enfin par la confection d’un pain de campagne « tout simple », mais qui permet de renouer avec cet aliment sacré qui a été pendant des siècles la nourriture principale de nos ancêtres.
Pour qui connaît pareille démarche, Hyacinthe, il est frustrant de lire l’article superficiel et badin de Gilles Pudlowski, avec ces remarques à l’emporte-pièce sur des confrères parisiens, remarques d’ailleurs démenties par Roland, ou sur des stagiaires « qui croient tout savoir » (ah bon ? Comment le sait-il ? Monsieur Pudlowski a assisté à un stage ?).
Quant à la modestie, qui ne serait pas le fort de Roland, il y a confusion : comme je l’ai dit, l’humilité de Roland devant la Nature est totale. Mais il n’est pas de ceux qui fond des ronds de jambe devant un chroniqueur, fût-il prestigieux, qui débarque en coup de vent, prend des photos à toute allure, et part au bout de dix minutes. Modestie n’est pas naïveté : Roland peut être fier du travail qu’il accomplit, et cette fierté est légitime, comme celle du paysan qui, après des mois de labeur (tiens, labeur, laboureur…) contemple son champ de blé prêt à être moissonné, un beau soir de Juillet…
je m’étonne de ce débat.
je suis une adepte des critiques de gilles pudlowski qui est un professionnel de renom. ses critiques sont toujours instructives.
le pain m’a l’air fameux, j’espère le gouter bien vite.
pour le reste, qu’un ego ait été touché, celà ne me semble pas très important : A nos papilles !
merci Monsieur Pudlowski, de nous faire découvrir tant de saveurs dans les coins et recoins de France et de Navarre.
Quel dommage, monsieur ! Surfer à toute allure sur l’écume des choses, toujours plus vite, toujours plus de détails insignifiants, d’anecdotes croustillantes, se goinfrer de vent, quelle vie ! Vous êtes passé…en coup de vent à Cucugnan, (et Dieu sait s’il souffle, ce beau vent âpre qui décape collines et châteaux cathares et qui fait tourner les moulins, mais avez-vous pris le temps de le sentir ?), et vous êtes passé à côté d’une personne que vous risquez de ne jamais connaître.
Vous livrez à vos lecteurs une collection de propos sans importance qui ne leur diront rien de l’aventure personnelle pleine de sens que mènent Roland et sa femme Valérie. Et, ne vous en déplaise, monsieur, avec une grande humilité, mais la vraie : celle qui reconnaît le mystère et la grandeur de la nature, s’incline devant elle et s’efforce de la servir du mieux qu’il peut (vous savez bien : humus, humain, humilité…)
Allez, je vous donne un tuyau, en forme de challenge : décidez de consacrer 4 jours de votre vie trépidante à une expérience et inscrivez-vous à un stage de Roland – avec humilité, car il vous faudra de la patience, ils sont déjà complets jusqu’à l’année prochaine. Vous pourrez alors informer honnêtement vos lecteurs. Chiche ?
David – ancien stagiaire
Un proverbe chinois si je ne m’abuse dit en substance, ceci:
On ne jette des pierres que dans l’arbre où il y a des fruits.
A bon entendeur
et je poste aussi la Reponse de Rolland sur Facebook vous concernant suite a piètre article… car vous n’aurez pas le courage de le faire vous meme….
Roland Feuillas Ce Monsieur s’est très mal comporté ici à Cucugnan. Chez nous. Je souhaite porter ici la petite bafouille que je lui ai adressée.
« Je n’ai pas du tout apprécié votre façon de procéder : débarquer comme cela sans prévenir, sans rdv, prendre des photos sans demander l’autorisation, me pousser à me changer, prendre la pose, etc.
J’avoue avoir reçu bien des visites de beaucoup de média ici et que je n’avais jamais vu une telle attitude.
Donc oui je fais clairement la gueule !
Prendre cela pour de la prétention me laisse un peu les bras ballants…
En tout et pour tout vous êtes resté moins de 10 minutes chez nous. Nous ne nous sommes même pas assis. Vous ne m’avez même pas posé la moindre question. Ma surprise n’a eu d’égale que mon désarroi.
Quant aux propos sur mes confrères parisiens je déments catégoriquement avoir abordé ce sujet là.
Pour en savoir un peu plus sur mes rapports avec les collègues parisiens lire l’excellent article de François-Régis Gaudry dans l’Express. En notant que 4 de ces boulangers ont passé beaucoup de temps ici à Cucugnan à travailler sur les Blés de Variétés Anciennes. »
Si on était sur un réseau social, je mettrai un franc » j’aime » à votre commentaire, Zielinska.
« …dont la modestie n’est pas le fort » ? C’est de mal connaitre Roland. Il est comme son blé – franc et authentique.
« Les stages sur demande » ? Les dates de stages sont affichés sur son site web. Délai moyen – six mois. Vous devriez en faire un. Cela vous permettra d’écrire un meilleur papier car visiblement vous n’avez rien compris. Votre petit article est pauvre et vide… comme la farine « parisienne ».
Dominika – ancienne stagiaire