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Les chuchotis du lundi: Robuchon et l’Euro. Londres: la folie indienne. Raoux au Peninsula. La farce des 50 best. Costes et le Lotti. Versailles: Zanoni s’en va

Article du 20 juin 2016

Robuchon: de l’Euro à Bordeaux

Joël Robuchon © JR

Joël Robuchon © JR

Robuchon revient! D’ailleurs, il n’est jamais parti. Il fait même figure de chef officiel de l’Euro. Hédiard – racheté par le traiteur autrichien Do & Co – qui assure les dîners de prestige de l’Euro 2016 a fait appel au grand Joël pour tous ses agapes VIP. Pour le repas d’ouverture, France-Roumanie, au Stade de France, François Hollande, Alain Juppé et Nicolas Sarkozy ont raffolé de ses penne au homard. « J.R. » devrait d’ailleurs faire un retour remarqué, à l’occasion des quarts de finale du 2 juillet, à Bordeaux. Ce sera sa rentrée girondine depuis son éviction de la Grande Maison de Bernard Magrez. On murmure, d’autre part, qu’il devrait bientôt son come-back dans la ville des Chartrons où plusieurs propositions lui seraient faites pour une table « assise », ainsi qu’un atelier.

Londres: la folie indienne

Namita Panjabi et ses chefs © GP

Namita Panjabi et ses chefs © GP

Amaya, Benares, Gymkhana, Quilon, Tamarind, Trishna : ils sont six en tout à offrir une cuisine indienne de haute qualité et à être étoilés au Michelin Londres. Un record! D’autant que le pionnier du genre, Vineet Bathia, qui fut la première star indienne de Londres au Zaïka dans Kensington, puis au Rasoi à Mayfair, a perdu son étoile, après avoir multiplié les annexes, notamment à l’île Maurice et à Genève. Bref, l’Inde des saveurs diverses et variées, en version traditionnelle ou créatives, épicées mais pas forcément de manière intensive, se porte fort bien sur le mode du raffinement. La version populaire du genre existe aussi avec pas mal de maisons de qualité, notamment sous la houlette des soeurs Panjabi, Camellia, qui dirigea la chaîne Taj, jadis, et Namita, qui ont notamment créé Chutney Mary, repris Veerassamy, et multiplié les Masala Zone (7 en tout, pour onze maisons au total). On en reparle vite.

Raoux au Peninsula

Christophe Raoux © GP

Christophe Raoux © GP

Il était le « nettoyeur de charme » du Café de la Paix. MOF 2015, ce Vendéen de 45 ans, natif de la Roche-sur-Yon, formé dans le groupe Ducasse, rêvait d’une étoile. Ce sont celles que Christophe Raoux va tenter de conquérir au Peninsula où il remplace Jean-Edern Hurstel parti créer « sa » table. Il sera le chef exécutif du palace de l’avenue Kléber où le Lili, la grande table chinoise du rez de chaussée, et l’Oiseau Blanc, où exerce l’élève de Gagnaire, Sidney Redel, peuvent tous deux, légitimement, prétendre au macaron. Le challenge ne fait évidemment pas peur à Christophe qui, jusque là, veillait sur le room service de l’Intercontinental Le Grand à l’Opéra, les snacks à toute heure, les dînettes chics et de charme, comme les déjeuners bondés du Café de la Paix, qui accueille au bas mot 450 couverts par jour. Qui peut le plus peut le moins, dit-on. Raoux, qui débute le 22 août au Peninsula, a quelques mois devant lui pour le prouver.

La farce des 50Best

Massimo Bottura © 50Best

Massimo Bottura © 50Best

Les 50Best ont rendu leur verdict mardi dernier à New York au Cipriani Wall Street devant un parterre de chefs fraternisant dans la confusion. La France y a la part maigre avec l’Argentin Mauro Colagreco au Mirazur  à la 6e place, l’incontesté Alain Passard de l’Arpège à la 19e, et l’outsider Bertrand Grébaut du Septime à la 50e. Le trio de tête, déjà fort bien classé l’an passé, n’étonne personne, avec Massimo Bottura de l’Osteria Francescana à Modène (pas le meilleur italien, loin de là) comme 1er, les frères Roca à Girone 2e, tandis que Daniel Humm au Eleven Madison  (pas le meilleur chef new yorkais, tant s’en faut) est 3e. De qui se moque-t-on? Les Russes ont réussi à placer une table dans les 20 premiers, l’Amérique notamment latine arrive en force, et l’Espagne est toujours bien représentée, comme la Scandinavie. L’an prochain, le 50Best Circus se déroulera à Melbourne. On pensait, cette année, que la présidence du jury français assurée par Nicolas Chatenier, par ailleurs conseiller du président des Grandes Tables du Monde, aurait permis une présence hexagonale accrue. Et c’est tout le contraire qui s’est produit. Quid de Gagnaire à Paris, Troisgros à Roanne, Pic à Valence ou Ducasse à Monaco? Le navire français sombre, mais les 50Best demeurent…

Jean-Louis Costes au Lotti

Hommage à JL Costes par JC de Castelbajac © GP

Hommage à JL Costes par JC de Castelbajac © GP

L’Hôtel Costes ne lui suffisait pas. Jean-Louis Costes a racheté le voisin Lotti rue de Castiglione, entrepris de grands travaux qui devraient permettre à son premier bébé hôtelier de s’agrandir. L’investissement important (on parle de 110 millions d’euros pour l’achat plus 50 millions pour les travaux) et la réalité de l’entreprise (165 chambres, dont 35 suites, qui feront plus que doubler la capacité d’accueil du Costes) l’avaient conduit à vendre l’hôtel K, avenue Kléber, dans le 16e. Le gros oeuvre devait s’achever en octobre. Mais on parle plutôt d’une réouverture fin 2017. La déco sera signée Christian Liaigre. Grande nouveauté: un spa de 11000 m2.

Versailles: Zanoni s’en va

Simone Zanoni au Trianon Palace © Maurice Rougemont

Simone Zanoni au Trianon Palace © Maurice Rougemont

Il était, depuis huit ans, le maestro des fourneaux du Trianon Palace, travaillant sous le sceau de Gordon Ramsay, aussi bien au gastro deux fois étoilé (jusqu’à cette année) qu’à la Véranda. Simone Zanoni vient de claquer la porte du palace versaillais, qui appartient à Michel Ohayon, par ailleurs propriétaire du Grand Hôtel de Bordeaux. Motif officieux: le changement de stratégie de l’hôtel et aussi la perte d’une de ses deux étoiles. Motif officiel: Simone, qui joue les consultants pour Lavazza et fut le conseiller du « gastro cacher » Rafaël, a d’autres projets en tête, deux à Versailles, un à Paris. Du côté du Trianon Palace, où officie toujours le maestro pâtissier Eddie Benghanem, on se refuse à tout commentaire et on n’avance pas de nom pour la succession de Simone. Son ancien second, Pietro Volonte, reste, en tout cas, le chef étoilé de la Villa Belrose à Gassin, sous sa propre bannière.

A propos de cet article

Publié le 20 juin 2016 par

Les chuchotis du lundi: Robuchon et l’Euro. Londres: la folie indienne. Raoux au Peninsula. La farce des 50 best. Costes et le Lotti. Versailles: Zanoni s’en va” : 3 avis

  • Eric S

    Salut Gilles,
    Toujours par monts et par vaux et pressé, au Peninsula c’est Christophe RAOULT ou RAOUX?

  • Les 50 best est effectivement une belle farce. Surtout qu’aucun établissement du top 3 n’a une carte des vins qui peut rivaliser avec nos établissements français. Alors quelle note sur Tchirz ?

  • Geoalbas

    Chez Costes… Le SPA, il sera de 11000 M2? Il doit y avoir une faute de tape….

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