Polpo Smithfield
« Londres: un poulpe à Smithfield »
Si vous voulez savoir ce que donne l’idée d’un bacaro vu par un Anglais fou de Venise, faites donc un tour, à toute heure ou presque, dans l’une des maisons de Russell Norman. Cet ancien prof de dramaturgie dans une école de filles, touché par la grâce de la restauration et l’amour de l’Italie, a transité par Joe Allen et le groupe Conran, avant de développer son propre concept, à la fois gourmand, drôle et démocratique. Et c’est, bien sûr, l’une des bonnes affaires de Londres, avec, en guise de recette à succès, une cuisine méditerranéenne, largement transalpine, avec ses plats pleins de malice et de fraîcheur, tarifés tous à moins de 10 £, son service continu et complice, son atmosphère amicale et chaleureuse, son choix de vins bien vus, sa carte alléchante.
Il en existe onze en tout, entre Notting Hill, Covent Garden, Chelsea, Knightsbridge, sans omettre l’adresse de Leeds et de Brighton, plus celle-ci, face au marché à viandes de Smithfield, bâtie dans un ancien entrepôt et qui a l’air de dater de Mathusalem. Au menu, carpaccio de poule au fenouil, pizzetta blanche aux épinards, safran et oeufs, au salami, fenouil et ricotta, sans omettre les crostini, les cichetti, l’artichaut au speck, le fritto misto, les polpette, rebaptisé « meatballs », et qui sont effectivement des boulettes de viande d’agneau, porc ou boeuf, aux spaghetti, polenta ou épinards et ricotta.
Bref, du tout pour tous, qui s’achève plaisamment sur un tiramisu, un affogato, une glace, une panna cotta ou un salami au chocolat. Bref, voilà une trattoria londonienne qui mérite une pause sans heurt. C’est sans prétention aucune, mais sympathique et bien vu en vérité.