Le Coq Rico NY
« New-York: le bon plan d’Antoine »
Notre ami Albert Nahmias a découvert pour nous la dernière table d’Antoine Westermann dédiée aux belles volailles dans la grosse pomme. Il raconte avec enthousiasme…
Il n’existe pas de cuisine typiquement new-yorkaise. Ce qui définit le New York gastronomique, c’est le melting-pot, la variété des goûts cosmopolites. Pour un bref séjour à Big Apple, l’angoisse du choix de restaurants pour le déjeuner est grande. Tout le monde ici est atteint du Fomo (Fear Of Missing Out : peur de passer à côté de quelque chose). Doit-on se rendre chez le dernier chinois branché, Mission, qui pratique la cuisine sichuanaise à East Broadway ? Vais-je rater Cosme, restaurant mexicain, ou le nouveau coin branché de Brooklyn, Lana Inn ? Finalement, on opte pour une valeur sûre dont on apprécie la maison mère à Paris : Le Coq Rico.
L’ami Westermann est allé se poser entre quelques établissements renommés dans le quartier de Flatiron District et Gramercy Park, entre Broadway et Park Avenue, en voisin de Union Square. L’accueil y est plus que sympathique, la salle ne manque pas d’allures, mais si l’on peut préférer les petites fugues sur le zinc, ici remplacé par un beau marbre noir. Tout est rutilant… Avec un petit verre de Beaujolais, 2014 de Jean-Paul Brun, accompagné de rillettes de canard et de quelques pickles maison, en guise de mise-en-bouche puis un ravioli géant à la mousseline de volaille et au foie gras délicieux, servi dans un bouillon de volaille, c’est une entrée en matière de choix.
On enchaîne sur la cuisse de canard sans os cuite au four dans sa croûte d’épices : enduite de chapelure, beurre, coriandre et cumin, un tantinet oriental, escorté de petits pois frais, de rondelles de radis, d’asperges et de petites pousses de salade, servi avec un pinot noir de l’Oregon 2015, l’Umami. Le canard provient de l’Hudson Valley, bien traité, bien élevé, les poulets des Catskills en provenance de petites fermes de l’état de New York, les légumes du marché fermier de l’Union Square. On se recueille enfin devant un œuf à la neige, tout rond, avec sa fabuleuse crème anglaise pralinée.
Le pain est fait maison et digne de celui du voisin Kayser, croustillant, moelleux, une vraie réussite. Le café est suavement équilibré, avec juste ce qu’il faut d’amertume. Marc Lévy et Jean Reno en grande conversation déjeunent, un peu à l’écart. Derrière le bar : le jeune rôtisseur nantais, Clément, et deux jeunes filles charmantes, souriantes, l’une américaine et l’autre française Charlène et Sydney, l’une au garde-manger chaud et l’autre au garde-manger froid, le chef exécutif, Guillaume Ginther, ancien du Crocodile à Strasbourg, de la Palme d’Or à Cannes, du Relais Louis XIII à Paris, qu’on vit jadis dans le 7e chez les Anges et au 122, le chef pâtissier, Matthieu Simon, l’excellent directeur, Anthony Battaglia, et l’ami et partenaire Francis Staub, tout ce monde orchestré par le chef propriétaire Antoine Westermann fait merveille à New York.
Ce restaurant – en attente d’un papier du New York Times par Pete Wells – sera très certainement un des établissements stars de la ville. L’addition est légère comme l’air qu’on respire dans les montagnes des Vosges. Faut-il y aller ? Of course, sir !
I must have been in another restaurant last week. Unfortunately Westermann’s NYC experiment is not a recommendation.