Le Montigny Saint-Pierre

Jean-Jacques Jouteux © GP

On l’a connu jadis à Paris, rue Steinlen, c’était au temps des Semailles montmartroises. « De cette chrysalide sortira le plus beau papillon de Paris » , écrivait Henri Gault alors à son propos. Depuis, de l’eau a coulé sous les ponts, Jean-Jacques Jouteux fut étoilé sur la côte d’Azur à Saint-Jean Cap Ferrat, au Provençal, avant de revenir à Paris à son nom rue de Grenelle, puis de jouer le conseiller en chef des bistrots marins ou non de Willy et Garry Dorr.

Les couteaux © GP

L’exquis Jean-Jacques Jouteux est revenu à ses sources, en aubergiste paisible du Perche sa région de cœur. A deux pas d’Illiers-Combray, cher aux Proustiens, il a repris un café de village (le Saint-Pierre), devenu Montigny-Saint-Pierre, à la fois en hommage au nom du village et à celui de l’ancien café. Le contraste est saisissant entre l’extérieur simplet et l’intérieur raffiné bourré de charme. Les menus oscillent entre 28 € (en semaine) et 48 € le week-end.

Filet de veau et petits pois © GP

Côté choix, pas de carte, mais des idées du jour finaudes proposées au bouche à oreille. Ainsi, après les rituelles et légères gougères au fromage, les couteaux au beurre blanc et ciboulette, le turbot sauvage légèrement citronné, le filet de veau tendre et rosé avec ses petits pois à la française, au lard, avant le mille-feuille éclaté aux fraises avec sa fine crème au citron relevée de mascarpone. Bref, du bon, du sûr, du net, de l’éprouvé, sans chichi d’aucune sorte.

Mille-feuille éclaté et crème citron © GP

Là-dessus, on boit les riantes « perles grises » de Marc Colin, aux airs de perlant rosé très sec, produit côté Vendômois, et le rubicond saumur champigny de Bruno Dubois, qui coule en bouche comme du velours. Bref, une maison de coeur pour un chef amical si joliment retrouvé.

Le service © GP