Les chuchotis du lundi: le Ritz ouvre le 6, Jouteux mène la vie de château, le nouveau QG de Kaori, Hay déménage, le devenir de Lasserre, Hollande vote Martin, Macron préfère Mavro, Allegri au Bristol
Le Ritz ouvre le 6 juin
Ca y est, c’est sûr, l’Hôtel Ritz ouvre le 6 juin prochain, à Paris place Vendôme après près de quatre ans de travaux et quelques malheurs (un incendie il y a six mois dans les étages, côté rue Cambon). La nouveauté du lieu – hors la remise à neuf de ce palace mythique, avec son bar dédié à Hemingway, ses beaux salons et ses chambres de grand luxe – , sera gourmande, avec la mise sur pied d’une jeune équipe de « winners » à la française: Nicolas Sale en chef exécutif, qui eut deux fois deux étoiles à Courchevel (au Kilimandjaro et au K), François Perret le chef pâtissier venu du Shangri-La, enfin Estelle Touzet, la chef sommelière, qui fut notre sommelière de l’année au Pudlo 2011, alors qu’elle était au Meurice. Bref, d’eux, on attend tout. Deuxième étoile directe en vue…
Jouteux s’apprête à mener la vie de château
Star parisienne des années 1970-1980 (les Semailles, rue Steinlen), puis de la Côte d’Azur (le Provençal à Saint-Jean-Cap-Ferrat), un temps à son compte rue de Grenelle, puis conseiller des Dorr dans leurs bistrots parisiens, de la Muette à Montparnasse en passant par le 9e et le 17e, Jean-Jacques Jouteux est devenu le sage du Perche, en lisière du parc naturel régional et à deux pas de Chartres, comme d’Illiers-Combray cher à Marcel Proust. Il y travaille en deux menus alertes, glissés au bouche à l’oreille (28 € en semaine, 48 € le week-end). La mise de table est raffinée, comme la décoration intérieure qui contraste avec la simplicité apparente de cet ancien café de village situé face à un château. Nous sommes au Montigny-Saint-Pierre à Montigny le Chartif (Eure-et-Loir). Mais sachez que très bientôt, Jean-Jacques Jouteux sera également chez lui à Nogent-le-Rotrou, où il a été requis par les autorités municipales pour investir les communs du beau château local, sis en hauteur. Il y fera, avec une équipe à lui, salon de thé, traiteur, restaurant. Ce sera dans quelques mois, après travaux. On vous en reparle évidemment très vite.
Le nouveau QG de Kaori
Kaori Endo? On la suit vraiment depuis Nanashi, rue de Paradis, dont elle tint les fourneaux avec vivacité. Cette ex étudiante en cuisine à Londres et en Français à Paris, qui fit connaître la cuisine nippone à notre ami Claude Lebey, a publié un exquis ouvrage de recettes vagabondes (« Une japonaise à Paris« ), prouvant, à qui en douterait, qu’une native de Karuizawa, aux environs de Nagano, peur avoir l’esprit ouvert à toutes les saveurs de la capitale et d’ailleurs. Sa nouvelle table de la rue Keller, qui fait l’événement au 13 (la rue est d’ailleurs bien gardée, car y réside Manuel Valls), vaut le détour pour ses petits prix, son donburi de maquereau, son oeuf Nitamago mariné au soja et son houmous aux haricots azukis. Pour la petite histoire, Kaori est la mère des deux enfants de mon camarade François Simon, qui sait toujours lui rendre hommage avec reconnaissance chaque fois que l’occasion se présente. On en reparle, évidemment.
Christophe Hay déménage
Etoilé à Montlivaut (Loir-et-Cher), non loin des bords de Loire, au 25 rue de Chambord, Christophe Hay a racheté un bar-PMU tout voisin de sa maison, au 17 de la même rue. Il s’apprête à déménager sa table gourmande de quelques mètres dans ce lieu rénové, avec une grande cave vitrée, un mobilier chic, des tables espacées, plus une grande table d’hôte sur un fourneau Enodis. Son actuelle adresse étoilée accueillera, elle, un bistrot gourmand moins cher avec les produits du moment et du marché. Ouverture le 6 juin.
Le devenir de Lasserre
On s’était fait l’écho d’un coup de froid entre Alain Ducasse et Sylvie Buhagiar, l’avocate genevoise, membre du bureau des Grandes Tables du Monde et gestionnaire de Lasserre. Le premier suggérait que Frédéric Anton, chef trois étoiles du Pré Catelan, devait prendre sa place de conseiller en chef. Mais ce dernier démentait. Du côté de la seconde, à Genève, c’était et cela demeure silence radio… Pour l’heure, si les bruits sont encore bien présents sur les réseaux (sur son compte Facebook, notre confrère Stéphane Riss annonce avec précision, sans avoir été démenti, un changement d’équipe fin juillet, Gaëtan Molette l’actuel directeur de la maison et le chef Adrien affirment cependant que ce ne sont là que des « bruits sans fondement » et qu’ils préparent avec ardeur la carte de septembre. On murmure aussi que des travaux de mise en conformité pourraient amener la maison à fermer pour quelques mois. Affaire à suivre.
Hollande vote Martin, Macron préfère Mavro
Les politiques aiment la gastronomie. Et ils fréquentent les bonnes tables avec discrétion. Cette semaine, c’est le président de la République François Hollande qui se trouvait au Grand Véfour de Guy Martin, au Palais Royal, en compagnie de Bernard Lapasset, le président de l’International Rugby World, et co-président du comité de candidature Paris 2024, pour l’organisation des JO à cette date. Au menu: ravioles de foie gras et crème foisonnée, queue de boeuf aux truffes, palet fondant au chocolat. La semaine passée, c’est Emmanuel Macron, notre actuel ministre de l’économie, qui déjeunait en compagnie de Bertrand Delanoë chez Mavrommatis dans le 5e. Au menu: poulpe grillé et poivron mariné, artichaut en fricassée et palourdes, encornet farci et fenouil confit, agneau rôti avec sa selle farcie en feuille de blette à l’halloumi, yaourt au miel de thym et noix torréfiées et feuilleté à la crème de lait et fleur d’oranger. Bref, un festin grec propre à faire oublier la dette !
Bristol: Allegri arrive
Au Bristol, les directeurs se suivent, mais ne se ressemblent guère. Après l’élégant Pierre Ferchaud, parti en retraite au bout de 18 ans, le charismatique Didier Le Calvez qui y a imprégné sa marque, remercié brusquement il y a quelques semaines, le trop discret Philippe Perd, de l’Eden Roc qui y assure un interim de trois mois, c’est au tour de l’Italien Luca Allegri de relever le banc. L’hôtellerie de luxe n’a pas de secrets pour ce bon pro modeste, qui a exercé, depuis ses 19 ans la plupart des métiers de l’hôtellerie de bas en haut, du poste de saisonnier à à celui de directeur des ventes. Après être passé par Four Seasons, puis codirigé le Plaza-Athénée. En 2007, il présent à Monaco où il dirige l’Hôtel de Paris. En 2011, il succède à Michel Sabot, devenant directeur général de tous les établissements hôteliers de la SBM et ceci jusqu’à ce jour. Gageons que c’est une bonne nouvelle pour le personnel du Bristol d’avoir à leurs têtes un amateur de défis, meneur d’équipes, profondément humain, un gentleman sans complexe.
la cantine du conseil municipal de paris,ce fût chez benoit du temps de michel petit,celle de la cgt villa93 le tout vécu par moi même!
Et qu’est-ce donc que la « Merveilleuse Cuisine Française » ? Celle de Mavrommatis ?
Je préfère me faire mes propres idées plutôt que de suivre des politiques qui baffrent aux frais des contribuables.
Si François, moi ça m’intéresse de savoir où ils vont, quand on aime La Merveilleuse Cuisine Française et qu’on la fréquente …!
Merci Gilles pour « Les Chuchotis », que je ne manque pas chaque semaine, et Continuez …!!
« Les politiques aiment la gastronomie. Et ils fréquentent les bonnes tables avec discrétion »
Avec discrétion… Aussi, pourquoi faire écho de ces repas qui n’intéressent personne ?