Bistrot des Clercs
« Valence : le bon coût de Chabran »
Ce vrai/faux bistrot 1900 sis au cÅ“ur du vieux Valence, face à la fameuse maison des têtes, est le bon coût en ville de Michel Chabran, l’aubergiste chaleureux de Pont de l’Isère. Qui a créé là , il y a plus de vingt ans déjà , un bistrot à l’ancienne avec ses globes lumineux, ses cuivres, ses patères, ses tables bien nappées, son comptoir en marbre, ses murs évocateurs. La carte est avenante, largement fournie, les propositions malicieuses, l’ambiance douce, les prix sages, les vins en pot bien choisis.
On vient là manger au coude à coude une cuisine qui a du goût et qui, sans se hausser du col, est vive, franche, pointe, jouant les classiques de la vallée du Rhône revus au goût du jour, comme les mets de l’air de temps avec des clins d’oeil de l’autre côté des Alpes – le chef est turinois d’origine. On aime sans mal la poêlée d’artichaut au parmesan à la coppa, la quenelle de sandre soufflée avec sa sauce homardine façon bisque, avec crevettes et champignons de Paris – une réussite du genre -, la poêlée de rouget avec sa purée de pommes de terre.
Le pot de crozes-hermitage signé Gilles Robin à Mercurol passe là comme une lettre à la poste et, in fine, le paris-brest avec sa glace vanille est un plaisir d’enfance. Le service est parfois débordé, le samedi midi, jour de marché. Mais la belle ambiance du lieu fait tout pardonner. Réservez !
« Ce ne sera plus jamais comme avant » fut la réponse du responsable du service à table à qui nous nous étions plaint d’un Crozes Hermitage servi à température ambiante – il faisait 30°- que la serveuse nous avait demandé si nous avions choisi le dessert alors que nous attendions le plat principal depuis 55 minutes, que le rognon rosé est arrivé crû à cœur sur la table.
Ce ne sera plus comme avant donc ! Touristes certes occasionnels mais fidèles de longue date et porte-parole du Bistrot des Clercs à Valence, sidérés de la désinvolture de notre interlocuteur, avons abrégé le repas, ni dessert ni café .
Ce ne sera plus jamais comme avant ? Avant quoi ? Le départ de Michel Chabran qui venait saluer ses clients et s’enquérir de leur bienêtre ? Avant le départ en vacances de son fils successeur ?
Ce n’est pas à l’enseigne que l’on doit le plaisir d’un bon repas mais à la bonne cuisine et au service attentionné. Pour nous aussi ce ne sera plus comme avant : nous avons décidé de changer d’adresse !