L’âme française de Denis Tillinac
L’âme française est-elle à cueillir à Saint-Denis, du côté de la crypte des rois de France ? Dans le jeu royal des frères Boniface, as du rugby, natifs de Montfort-en-Chalosse ? Chez Chateaubriand, Tocqueville, Saint-Exupéry, Cyrano de Bergerac, sans omettre Dumas et les Trois Mousquetaires? Denis Tillinac, à qui l’on doit des essais littéraires, des romans enracinés, des récits fugueurs (il faut relire « Spleen en Corrèze »), réemprunte les chemins jadis sillonnés par François George dans son Histoire Personnelle de la France. Il invite à la réflexion, s’inspire des uns, marche avec les autres, retrouve le goût du « cher et vieux pays« . Une pensée de droite? Mais selon Tillinac, qui livre jadis « Chirac le Gaulois », si l’idée française se trouve dans chaque sillon de nos régions, le clivage est salutaire. Il joue le pessimisme actif, le goût du panache et le retour aux racines avec un certain sens moral souvent convainquant. On le lit avec complicité, même si on le regarde en lisière. Il y a là une ballade littéraire d’une densité qui émeut.
L’âme française, de Denis Tillinac (Albin Michel, 246 pages, 18,90 €)