Les chuchotis du lundi : Pacaud en Corse, Passédat aux Docks, le groupe Barrière au Touquet, les Relais & Châteaux à Tokyo et Paris, le Lutétia patine, Magrez-Robuchon les frères fâchés, Cathy Klein se lâche

Article du 9 mai 2016

Les Pacaud en Corse

Domaine de Murtoli © Murtoli

Domaine de Murtoli © Murtoli

Les Pacaud seront en Corse cet été, du 4 juillet au 2 septembre. Du moins, leur signature. Si Mathieu Pacaud, de l’Hexagone et d’Histoire, fera des allers-retours entre Paris et Murtoli, Bernard Pacaud, le trois étoiles si discret de l’Ambroisie, se contentera de signer et de superviser la carte du luxueux domaine de Murtoli, géré par le bouillonnant Paul Canarelli dans la magique vallée de l’Ortolo. Au programme des deux menus découverte (150 € pour 5 services, 280 € pour 8 services): blanc manger d’œuf à la nepita au coulis de petits pois et miel sauvage de romarin, pastilla contemporaine à la fleur de coriandre et noisettes de Cervione, sans omettre les poissons du jour, les viandes du domaine et les légumes du potager. Réservations ici.

Les Pacaud fils et père vus par Maurice Rougemont

Les Pacaud fils et père à l’Ambroisie, le 26-01-2010 © Maurice Rougemont

Passédat aux Docks

Eric Maillet chez Albertine © GP

Eric Maillet chez Albertine © GP

Ouvert discrètement lundi dernier dans les anciens docks de Marseille rénovés façon village coloré, le restaurant Albertine signé Gérald Passédat constitue un îlot de luxe et de gourmandise avec sa décoration apaisante néo classique dans les tons gris, marron, vert d’eau, et sa fine cuisine signée du maître du Petit Nice et relayée par son bon élève Eric Maillet, revenu à Marseille, après un détour par San Francisco. Au programme, une cuisine néo-provençale, avec les coquillages en gelée iodée avec purée de cristes marines et fenouil sauvage, totènes (les petits calamars marseillais) striés au teppan, avec chou fleur, poudre de thé matcha, jus d’épinard ou mulet façon carbonara. Bref, une maison qui vise clairement l’étoile. Voilà le téléphone: 04 91 35 75 15. On en reparle vite.

Le groupe Barrière au Touquet

Westminster © Groupe Barrière

Westminster © Groupe Barrière

C’est un retour dans le giron du groupe Barrière: le Westminster au Touquet Paris Plage, qui avait été cédé en 1972, du temps de Lucien Barrière, relooké version rétro par la famille Flamand, puis passé par l’Open Golf Club de Nicolas Boissonnas, vient de revenir dans le portefeuille des palaces administrés par Dominique Desseigne. Il sera rénové en 2019 par Jean-Michel Wilmotte.  Il possède actuellement une table étoilée sous la direction de William Eliott: le Pavillon. Ainsi, qu’une brasserie gourmande: les Cimaises

Les Relais & Châteaux se relookent à Tokyo et se repositionnent à Paris

Philippe Gombert © GP

Philippe Gombert © GP

Les Relais & Châteaux, qui préparent leur relookage pour 2017, font réaliser un guide plus pratique et plus moderne par l’agence anglaise Winkreative fondée par Tyler Brûlé, journaliste au Financial Times, créateur des magazines Monocle et Wallpaper. Il retrouvera un format transportable. Publié en français et en anglais, il sera présenté lors du congrès de Tokyo qui se déroulera du 28 novembre au 1er décembre. Ce dernier planchera notamment sur l’influence de la cuisine japonaise dans le monde et sur la cuisine de demain avec des intervenants extérieurs internationaux. En attendant, la chaîne de luxe, dirigé par Philippe Gombert et animé par le bouillonnant vice-président Olivier Roellinger, si elle a abandonné la notion de « Grands Chefs », qui avait succédé aux « Relais Gourmands », mettra en avant ses cuisiniers. Elle organise un marché parisien avec 15 chefs français, avec leurs producteurs, des ateliers pour enfants et la présence de partenaires Slow Food. L’événement aura lieu le 25 septembre, dans le 9e arrondissement, à l angle de l’avenue Trudaine rue des Martyrs.

Le Lutétia patine

Lutetia © GP

Le Lutétia en travaux © GP

Le Lutétia qui ouvre ses portes l’an prochain sous la houlette du groupe Alrov, qui possède notamment le Conservatorium à Amsterdam, le Café Royal à Londres, le Mamilla et le David Citadel à Jérusalem, patine un peu dans son offre gourmande. Il recherche deux formules: l’une pour un restaurant de prestige « festif », qui reste çà définir. L’autre pour une brasserie gastronomique, pour laquelle Momo, alias Mourad Mazouz (Sketch et Momo à Londres, 404, Derrière et Andy Walhoo à Paris, Almaz à Dubaï et Abu Dhabi) et Gérald Passédat du Petit Nice à Marseille ont été contactés. Mais, au vu des exigences de rentabilité maison (20 % de bénéfice la première année), ont déjà jeté l’éponge.

Magrez-Robuchon: la guerre continue

La baie de Hong Kong © Joël Robuchon

La baie de Hong Kong le 6 mai 2016 © Joël Robuchon

Il y a quelques semaines encore, Bernard Magrez et Joël Robuchon étaient amis, frères, associés, partenaires. Et voilà qu’ils ne se parlent plus. Officiellement, JR refuse de s’exprimer sur le sujet, affirmant vouloir « oublier Bordeaux« . Il est parti à Hong Kong superviser sa table du Mandarin toujours trois fois étoilée, mais n’a pas enterré la hache de guerre pour autant contre son ex-partenaire Bernard Magrez. Ce dernier aurait passé la main à la tête de son groupe à sa fille Cécile Daquin qui serait la maîtresse d’oeuvre de sa politique actuelle. C’est elle, qui, après avoir souhaité clairement, pour 2016, l’obtention des trois étoiles pour la Grande Maison sous la houlette robuchonienne, va gérer sa conversion sous la gouverne – théoriquement moins chère – de Pierre Gagnaire et de son adjoint venu de Hong Kong, Jean-Denis Le Bras. De leur côté, les amis de JR préparent une riposte en boycottant les vins de l’empire Magrez, à commencer par Alain Ducasse qui a demandé à son sommelier de les enlever des cartes de ses restaurants.

Cathy Klein se lâche

Cathy Klein et Philippe Labbéle 20 février 2015 © GP

Cathy Klein et Philippe Labbé, dans la cuisine de l’Arnsbourg le 20-02-2015 © GP

Jusqu’ici, elle avait refusé de s’exprimer. Mardi dernier, à notre confrère le Républicain Lorrain, elle vide son sac et ouvre son coeur. Si Cathy Klein n’a pas un mot de travers concernant son frère Jean-Georges – parti pour la  Villa Lalique – qui ne l’avait pas épargné dans A Tabula, elle assure qu’elle n’en veut pas au Michelin, qui ne lui a attribué qu’une seule étoile. Et s’en prend, a contrario, à Philippe Labbé, qui fut son chef, un an durant, et est parti reprendre les fourneaux de la Tour d’Argent. « Je comprends mieux, aujourd’hui, la décision du Michelin que je ne l’ai comprise sur le coup. L’acteur que j’ai choisi, un mercenaire, n’était pas le meilleur. Même avec le retour de deux étoiles, il serait parti. Si les histoires avaient été claires dès le début, cela se serait passé sans doute autrement.» Elle s’affirme « persuadée« , en revanche, que Fabien Mengus, qui rouvre l’Arnsbourg le 17 août, « va obtenir rapidement les trois étoiles« .

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Publié le 9 mai 2016 par

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