Les Sables Blancs

Il fait froid, soleil et grand vent sur la plage des Sables Blancs. On paresse en terrasse, bien couvert, en attendant que les nuages disparaissent. Le micro-climat bienfaisant donne l’illusion d’une Bretagne sudiste en réduction. Guy Diquelou, bigouden formé à l’école hôtelière de Quimper, puis à Paris chez Prunier-Traktir, a imaginé là la plus douce des illusions. Une situation les pieds dans l’eau, un style minimaliste sous une façade années 1950, une terrasse en teck, des chambres douces, un bar vivant, une salle à manger sobre agrémentée de toiles bretonnes années 1920, le tout comme un navire qui s’apprête à prendre la mer : le charme agit vite.

Pas de luxe, mais une simplicité en majesté à travers un service souriant, une carte des vins abondante, très bordelaise d’allure, diserte sur la Loire, le Rhône et le Beaujolais. Plus une cuisine dans le ton : fraîche, fine et racée. Le maestro des fourneaux est un jeune quimpérois passé chez Chibois à Grasse, Tarridec à St Tropez, Abadie à Lorient.  Stéphane David, c’est de lui qu’il s’agit, joue les produits de l’Océan avec joliesse.

Le menu dit « découverte marine » est un bonheur qui enchante, offrant, c’est le mot, pour 30 €, la dégustation de sardines, en mousse sur pommes de terre, rillettes sur gelée, poêlées, la bouille de cabillaud à la concarnoise, sa sauce rouille, ses encornets, ses moules, plus les douceurs sucrées, comme les abricots poêlés glace vanille. Il y a aussi le saint-pierre avec son riz semi-complet, ses crevettes grises, la darne de barbue à l’arête avec sa mousseline d’herbes, le bar en cuisson lente aux crevettes grises ou, pour les carnassiers, la poitrine de veau longuement confite ou le pintadeau en cocotte avec sa mousseline d’artichaut au foie gras poêlé. Le bonheur se conjugue à la détente, la digestion flirte avec le farniente et, pour la balade, le sentier des douaniers est proche.