Le Poêlon d'Or

Ambiance © GP

Les deux salles, le comptoir, le plafond classé Art déco, les tables en bois, les rideaux ornés de coqs (rouges), l’atmosphère complice donnent envie de se blottir dans cette belle demeure, estampillée bouchon, du très bourgeois et très jésuitique quartier d’Ainay. Si la création de la maison remonte à 1890, Yann Lalle la tient avec son épouse Muriel depuis sept ans. Il a été formé jadis chez Constantin au Larivoire, chez Chavant à la Tour Rose, a travaillé chez Ducasse à Monaco, avant de revenir non loin de sa ville natale – il est originaire de Chalon sur Saône- et de reprendre ce lieu de tradition, d’y jouer les aubergistes stressés, conseillant en salle, servant les pots de beaujolais de chez Maurice Descombes  à Quincié.

Fonds d’artichaut au foie gras © GP

En cuisine, son chef Michael Lorili, formé au Théodore, travaille la tradition en finesse, joue les hommages à la maison Brazier dans un menu qui magnifie fonds d’artichaut au foie gras et quenelle de brochet avec son coulis d’écrevisses, mitonnant avec aise la salade lyonnaise avec œuf poché, poitrine fraîche taillée en gros lardons, vinaigrette bien moutardée, le ris de veau aux morilles pommes purée, le rognon de veau sauce Bercy avec son riz pilaf, le boudin noir du beaujolais aux deux pommes, sans omettre la tête de veau blanche avec sa sauce gribiche et ses pommes vapeur.

Rognon de veau sauce Bercy © GP

Yann bavarde avec les habitués,  tandis que Muriel apporte le bon conseil. Les touristes venus de la proche place Bellecour et de la voisine gare de Perrache se mêlent aux Lyonnais pur porc. En desserts, la coupe Mont Blanc, avec meringue craquante, chocolat chaud et chantilly ou la belle mousse au chocolat sont des plaisirs d’enfance. Les formules sont sages, l’ambiance heureuse, le coeur de Lyon tout proche.

Coupe mont blanc © GP