Le Café du Peintre
« Lyon: Florence, Maxime et les autres »
On a connu Florence Périer quand elle s’appelait Têtedoie, quai Pierre Scize. Elle est désormais revenue à la cuisine qu’elle apprit jadis avec sa mère et sa grand-mère, oeuvre avec allant, au service des gourmands des Brotteaux, qui viennent retrouver la tradition en version légère. Le Café du Peintre, c’était la dénomination de ce lieu, créé en 1948, dédié par sa fondatrice de l’époque à un peintre en bâtiment dont elle tomba éperdument amoureuse.
En reprenant la demeure avec son fils Maxime, Florence n’a pas changé l’enseigne, mais lui a donné une connotation de bouchon lyonnais bien né, avec toutes les canailleries du genre. Terrine maison selon l’humeur du moment, lentilles et pieds de veau en salade, hareng et pommes à l’huile, escargots de Bourgogne dits « très gros » (et qui le sont vraiment) servis en coquilles, quenelle de brochet signée de la grande copine de la maison, la mythique charcutière Colette Sibilia, mais montée, quasi soufflée, avec sa belle sauce Nantua, par Florence: voilà ce qui vous attend là.
Il y a encore la tête de veau croustillante avec sa sauce gribiche, la cervelle d’agneau meunière parfumée à l’ail avec son beurre en persillade ou la cervelle de canut « maison ». Bref, de la cuisine bonne femme, qui tient au corps, mais sans lourdeur, mitonnée comme on l’aime. Servie dans le cadre d’un bistrot de toujours avec sa cuisine vitrée apparente, ses banquettes de moleskine, ses tables de bois, ses chaises du même métal, ses sets et ses serviettes en tissu, son comptoir d’entrée où l’on boit le pot de l’amitié.
En dessert, tiramisu à la châtaigne, mousse au chocolat avec extra bitter de Valrhona, crumble aux fruits de saison, comme celui aux pommes, poires et cassis renouvellent le genre. La cave a du répondant. La vallée du Rhône y complète avec à propos les crus de beaujolais. Voilà, à l’évidence, une jolie maison de confiance.