Le Bistrot de Fanfan

Toute l’équipe © GP

Raymond Pocous, l’homme aux belles bacchantes, vous vous souvenez ? Il fut le créateur, il y a quatre décennies, du Repaire de Cartouche, le zélateur du foie gras, du confit, des belles bouteilles, aux Bacchantes de la rue Caumartin. Voilà qu’après une éclipse de dix ans, il revient en aubergiste banlieusard, à la fois généreux, convivial, n’ayant rien perdu de sa gouaille malgré le passage des ans. Le cadre de bistrot d’angle, genre cadre naïf, années 1950, parfait pour un remake de Tontons Flingueurs, avec son juke-box et son grand comptoir, amuse.

Foie gras et chutney fraise © GP

Aux fourneaux, sa jeune épouse Françoise dite Fanfan, native de Saint-Domingue, cuisine avec la foi de l’autodidacte fervente. Foie gras de canard des Landes mi-cuit au chutney de fraises, raviole de munster, feuilleté au cabécou, salade de calamars aux radis blancs et noirs font des entrées bien mises. Et, en plats de résistance, linguine aux crevettes et épices indiennes, légumes en ratatouille en guise de met végétarien, belle sole meunière et carré d’agneau avec son jus au thym se goûtent sans manière.

Linguine aux épices indiennes et crevettes © GP

On ajoute la belle carte de vins de propriétaires à tarifs tendres, comme le madiran de Maurice Capmartin, issu de tannat et de  cabernet sauvignon. Et les desserts – même si ce n’est pas le fort de la maison (« jamais un gramme de sucre n’est rentré dans ce corps d’athlète », disait en parlant de lui le gars Raymond en riant), l’île flottante, le riz au lait caramélisé, la tarte aux fraises (même avec son mascarpone un peu figé) ou le gâteau au chocolat (un brin gélatineux) passent mal. Vivent les Pocous et leur maison de vie !

Ile flottante © GP