Sept perles noires signées Grisham
Soyons concis : voilà sept chefs-d’œuvre, sept perles noires, sept nouvelles parfaites, mêlant l’humour grinçant et le désespoir caustique. Sept histoires ayant un point commun : toutes se déroulent dans le comté de Ford, cher à l’auteur de « l’Affaire Pélican » et de « Non Coupable ».
Trois pochtrons quittent la campagne pour donner leur sang en ville et finissent en cabane. Un condamné à mort, crevant d’optimisme, est soutenu, in fine, par sa mère et ses deux frères. Un avocat marron décide d’en finir avec son métier, en empochant l’indemnité miraculeuse promise à ses clients qui n’en demandent pas tant. Un bluffeur né se fait passer pour indien en implantant un casino. Un avocat ayant combattu l’indemnité due à un invalide se fait enlever et menacer de mort par le père de ce dernier. Un aide soignant, dans une maison de retraite, berne son entourage et détourne l’héritage d’un pensionnaire crédule. Un homosexuel atteint du Sida, revient mourir chez lui en pestiféré, mais est soigné par une dame noire compatissante.
Grisham frôle le sordide sans jamais s’y complaire. Il tire ses personnages de la fange, les fait briller, un instant au moins, dans la lumière. Rend un brin d’humanité aux situations les plus scabreuses. L’épique, chez ce maître conteur, frise le toc, non sans brio. On l’écoute bouche bée. Et on gobe chacune de ses histoires, les yeux fermés.
Chroniques de Ford County, de John Grisham (Robert Laffont, 20 €, 294 pages).