Rond de Carotte

Arnaud Saffray et Marie Mignot © GP

C’est une petite table, drôle, amusante et fraîche. On pousse la porte, tout près de la place centrale qui abrite le marché et on tombe sur une salle toute simple avec ses tables en bois dépareillées, ses chaises du même métal. Des copains trinquent, s’amusent, se régalent et on s’apprête à faire comme eux. Cela ressemble à un pinte, comme en Suisse, avec ce cadre années 1950, presque naïf, mais les luminaires modernes, qui pendouillent du plafond, indiquent bien que tout est en clin d’oeil et qu’il se passe quelque chose ici même.

Å’uf fermier poché, légumes d’hiver, velouté de volaille et beaufort © GP

On n’est d’ailleurs pas venu par hasard. Emmanuel Renaut dit, Manu, le trois étoiles megevan des Flocons de Sel, nous a glissé l’adresse en douce, indiquant que règne ici, avec discrétion, son ex lieutenant Arnaud Saffray, qu’il a d’ailleurs envoyé parfaire sa formation chez Pierre Gagnaire. Avec, en salle et au service des vins, sa compagne Marie Mignot, passée elle, après les Flocons de Sel, chez Thierry Marx au Mandarin-Oriental parisien. Ici, pas d’invention faribolante, ni de digression rimbaldienne. Mais du bon, du sûr, du frais, avec sincérité, délivré selon le marché.

Lieu jaune risotto au riz Arborio crème d’épinard © GP

La formule du midi à 24 € (plat + dessert ou entrée + plat) est souveraine. On se délecte de choses simples et claires. Å’uf fermier poché, légumes d’hiver, velouté de volaille et beaufort, servi dans une grande assiette blanche et creuse, lieu jaune sur son risotto au riz Arborio (cuit presque craquant), avec sa crème d’épinard ou encore mousse fromage blanc, oranges maltaises et fruit de la passion sont imparables.

Mousse fromage blanc, oranges maltaises et fruit de la passion © GP

On regrette de n’avoir pas goûté, en plus, la tarte aux poireaux, chèvre, betteraves en vinaigrette et gentiane, en liminaire. Mais on n’oublie pas la grosse gougère, si légère, proposée en amuse-gueule. Tiré d’une carte des vins à rallonge, riche dans tous les vignobles, la syrah la Champine de Jean-Michel Gérin, l’as de la côte rôtie, fruitée comme l’onde. Bref, voilà une adresse sincère à découvrir comme une aubaine.

Joyeuse ambiance © GP