Spindler: le regard d’un artiste sur l’Alsace

Article du 21 décembre 2010

« Hansi, un singe mal bâti, le dos voûté, une figure de gavroche aux traits flétris sur un corps trop grand, le regard méfiant et fuyant, un débit nasillard, ressemble à un Boche qui aurait voulu se donner des allures de rapin français« .

Ce jugement à la fois drôle et vif, méchant et sarcastique, outrancier et caricatural, comme on voudra, avec ses parcelles de vérité (il y en a trois pages et on retiendra ce qu’on voudra, pp. 245  et suivantes), se trouve dans le très remarquable album de Mémoires inédits, de Charles Spindler (1889-1914) publiés par les éditions Place Stanislas et rédigés par le peintre/marqueteur de St Léonard de 1925 à 1930, soit souvent plus de trente après les faits évoqués. C’est un témoignage partiel, partial,  passionnant, vibrant et amoureux sur l’Alsace durant l’annexion, un très beau texte, magnifiquement illustré d’oeuvres variées (notamment celles d’Hansi, mais aussi d’Henner, de Kamm, de Loux ou de Lothaire von Seebach, parmi bien d’autres, plus, bien sûr, celles de Spindler lui-même). On peut en compléter la lecture par le volumineux  journal de 1914 à 1918 du même auteur, paru sous le titre de « l’Alsace pendant la Guerre« , chez le même éditeur, en 2008.

L’âge d’or d’un artiste en Alsace, de Charles Spindler, introductions de Alphonse Troetsler et Michel Loetscher (Editions Place Stanislas, 302 pages, 29 €).

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Publié le 21 décembre 2010 par

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