Metz (ou St Pétersbourg) sous la neige
Quai des Roches: ce n’est pas la Neva charriant des glaçons, mais Metz, ma ville natale, que je retrouve le temps d’une halte gourmande. Ici, tout change, sans que le monde ne bouge. Le Centre Pompidou II fut l’événement artistique de l’année. Les amateurs d’art et de bonne chère sont venus de concert – ce sont souvent les mêmes – admirer les chefs d’oeuvres (avec un ?), goûter le « Steinpidou » (le meilleur hamburger du monde), se bousculer, attendre patiemment, revenir encore et encore.
L’esplanade avec la stature du Maréchal Ney lorgne désormais une patinoire et une insolite grande roue, sans parler d’un char ou d’un carrosse prêté par le régional de l’étape, Jean-Jacques Aillagon, depuis le château de Versailles. Mais la féérie se trouve près de la place de la Comédie, à fleur de Moselle, non loin de l’îlot des Piques où Maurice Barrès médita son oeuvre qui inspira le « Silence de la Mer ».
« Une ville pour l’âme », disait Barrès. Rappelez-vous « Colette Baudoche ». Me voici donc à Metz sous la neige. Il y a la gare 1900 d’époque allemande, la grande roue place de la République, la féérie des flocons qui tournoient dans l’air. Il y a là comme un air de Mitteleuropa, un cousinage évident avec Prague ou encore Saint-Pétersbourg, dans le blanc éclatant, qui tranche avec le jaune vif de la pierre de Jaumont. Comme une fête de l’oeil avant les agapes complices. Promis: on en reparle très vite.