Le Meurice - Alain Ducasse
« Paris 1er: pour saluer Jocelyn Herland »
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La maison ferme 15 jours, rouvre mi-mars, avec une salle à manger, toujours versaillaise et grand style, rafraîchie par Philippe Starck. Elle vaut toujours ses trois étoiles, avec une cuisine signée Alain Ducasse et des mets peaufinés par Jocelyn Herland, revenu de huit ans de labeur en Angleterre au Dorchester. Ce mercenaire de charme, qui a la passion de la cuisine chevillée au coeur, peaufine, avec une équipe solide et nombreuse, des mets d’exception, jouant le grand classique rajeuni, comme c’est ici l’usage.
Le service, pertinent, efficace, compétent, est toujours assuré avec rigueur par Frédéric Rouen et sa dream team de charme. Le cadre fait merveille et l’on sait que le Meurice fait toujours bande à part (« il y a trois clientèles de palace, la bonne, la mauvaise et celle du Meurice », disait Fargue). Au programme: l’huître pochée avec sa vinaigrette d’échalote et sa feuille de sarrasin, le pâté de chaud de pintade aux truffes, la saint-jacques également truffée, les légumes et fruits, comme le homard aux topinambours et le turbot aux salades amères.
Les produits volent haut, la réalisation sonne juste, le produit est mis en valeur avec brio et les cuissons exécutées à la seconde près. Voilà bien de la haute voltige dont on se doute qu’elle vaut trois étoiles et qui font s’interroger sur la récente dégradation – à deux – de la demeure par le Michelin en sa version 2016. Règlement de compte? Il y a de ça. La sole aux choux fleurs et coquillages, le chevreuil sauce poivrade, comme le formidable agneau de l’Aveyron aux artichauts et citron jouent en plus que parfait, comme d’ailleurs ce bel exercice sur le thème de la volaille avec sa peau craquante, farcie de truffe noire au céleri: beau et bon à la fois.
Les fromages, signés Dubois ou Cantin, sont l’honneur de la fromagerie française (ah, ce camembert à coeur!). Les vins, choisis par un jeune sommelier compétent (meursault d’Anne Boisson, riesling Schlossberg de Cathy Faller, châteauneuf du pape du mas Saint-Louis d’une incroyable profondeur), sont seigneuriaux. On ajoute les desserts de Cédric Grolet, certes un peu trop portés sur l’acidité (vacherin aux agrumes, citron, ananas et avocat), avec un ban pour le chocolat de la manufacture ducassienne (joli couplet sur la glace café et la sauce chocolat).
Bref, si vous connaissez meilleur ailleurs, appelez-nous, on arrive !