Le Relais Plaza au Plaza Athénée

Stéphane Guérin et Werner Kuchler © GP

Quand la nouveauté vous fatigue et que le classique vous manque, une adresse est sûre de vous charmer: le Relais Plaza avec son service en or, sous la houlette du grand Werner Kuchler. Ce roi de son registre, natif de Nuremberg en Bavière, mais plus Parisien que vous et moi,  joue les maîtres de cérémonie avec allant. Chez lui, chaque client est une star, et dans le cadre années 1930, rénové avec allant il y a deux saisons, dames et messieurs ont de l’allure. On est, comme dirait Danielle Thompson, une habituée, qui y vient en voisine, en « fauteuil d’orchestre ».

Risotto aux truffes © GP

Ce midi Bernard Pivot est en angle, Mme Amaury reçoit tous les hommages de ces messieurs/dames des medias en goguette. Werner, à l’oeil à tout, resserre un noeud de cravate, place un client (en pull), en hauteur, dans la salle du fond (tout de même imitée de celle du Paquebot Normandie), imagine un restaurant comme une symphonie aux chromatismes joyeux. Le sommelier Stéphane Guérin joue une partition simple et évidente avec de jolis flacons bourguignons (meursault Le Limozin de Xavier Monnot, gevrey chambertin la Justice de René Bouvier).

Bisque et ravioles de langoustines © GP

Côté mets, le carpaccio d’artichaut, la bisque de langoustine et ses ravioles, le fin risotto aux truffes (odorant, cuit à la perfection) fait oublier qu’aujourd’hui – car ce n’est guère ici l’usage – la célèbre escalope viennoise est un poil sèche, malgré le citron et ses jolis condiments. Et que le gratin de légumes qui l’accompagne n’emballe guère. En revanche, le registre pâtissier, signé du surdoué Michalak est au top du genre: millefeuille arachnéen (façon gaufrette) aux trois vanilles (Madagascar, Tahiti, Mexique) ou sorbet mangue onctueux.

Escalope viennoise © GP

Bref, voilà une brasserie ultra chic, résolument hors norme, à laquelle on pardonne tout! Surtout grâce au roi Werner…

Millefeuille aux trois vanilles © GP