Saagi-Stübli

Une petite adresse modeste pour terminer la revue gourmande de Gstaad la discrète qui, à dire vrai, ressemble davantage à Megève qu’à Courchevel. Les prix ont su raison garder, la modestie est encore une qualité locale, le « matuvuisme » y est mal vu, l’ancrage local fortement conseillée. Dernière victime en date: Alain Ducasse, qui avec son Spoon, pourtant promu ici par son ami Pastor de Monaco, n’a pas fait long feu. Il a été remplacé, dans le cadre du Chlösterli de Grund, où son décor est toujours en place, par le plus régional Martin Dalsass qui officie également au Santabbondio des abords de Lugano. Parmi les raisons évoquées de son échec: la faible adaptation à la clientèle locale, avec notamment un service qui ne parlait guère allemand.

Nous voilà donc à la Saagi-Stübli, une petite taverne fromagère, modeste et gentille comme tout, dont le nom évoque en dialecte « la petite salle de la scierie ». Ce fut d’ailleurs une authentique scierie locale avant devenir la salle rustique en annexe du Gstaaderhof. Bien sûr, cet hôtel  bonhomme sis à deux pas de la crémerie de Gstaad propose, en son rez de chaussée, une gastronomie soignée sous la houlette de Odobasic Elvedin, qui a notamment travaillé au Grand Hôtel Bellevue, au temps de Richard Mehkbout. Mais c’est ici qu’il faut venir pour goûter les spécialités locales,  roboratives et généreuses, comme la soupe au fromage, les rebbibes (ou copeaux) du pays de Gessenay, la raclette, la croûte au fromage ou encore la fondue à l’estragon et au lard. C’est typique, pas cher, chaleureux et, surtout, sans prétention…