Mona
« Jérusalem: retour chez Mona »
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C’est toujours l’adresse tendance de Jérusalem, l’une des rares tables non casher, (Arcadia d’Ezra Kedem a fermé ses portes, sur Agrippas Street et Ezra devrait rouvrir ailleurs en version casher l’été prochain), qui mène au coeur du centre de la ville sainte sa vie en liberté – et avec succès. Dans une demeure artiste avec ses vieilles pierres, le duo de cuisiniers associés, Moshiko Gamlieli et Itamar Navon ont pris leur envol par rapport à l’équipe de Mahané Yehuda, qui était le partenaire fondateur de la maison.
Ce qui vous attend ici: une cuisine qui joue la création au jour le jour, le bonheur des saisons et du marché, frisant parfois le gadget non sans témérité. En compagnie de Frank Renimel, le chef toulousain d’En Marge, venu cuisiner avec eux, à six mains, Moshiko et Itamar avaient mis les petits plats dans les grands pour un public conquis d’avance: crème de cèpes et portobello au foie d’oie et enokis, thon rouge (ce dernier disparaissant un peu sous la salade), togarashi (piment japonais), endives, câpres, Å“uf de caille poché, tartare de sériole, gel de yuzu, asperges, aïoli, cromesquis de saint Jacques ou Saint Jacques en croûte de massala, lard, crème d’oignon vert et curry, comme autant d’entrées ludiques et savoureuses.
On y ajoute le mérou (servi tiède) aux moules et wakamé, le filet de boeuf (belle qualité, tendresse et saveur, quoique arrivé à point donc trop cuit – mais nul n’avait demandé le mode de cuisson) avec purée de céleri et crème de betterave. Le tout arrosé du splendide chardonnay Sycra de Clos de Gat et de la syrah Hartel 2012 du même domaine exigeant.
On ajoute les jolis desserts, in fine, avec la dacquoise à l’écume de yaourt, sorbet fraise, miel et violette et les pommes caramélisées, avec pistache brûlée et financier. Bref, une nouvelle illustration probante du Israël gourmand qui bouge.