Hostellerie Alpenrose

Ce beau chalet de la vallée de Saanen, sur les hauteurs de Gstaad et en retrait de la route, avec son atmosphère surranée, son accueil civil, sa simplicité étudiée, affilié aux Relais & Châteaux, depuis belle lurette, fait tranquillement le coup du charme, mais sans hausser le ton. Il y a les chambres simples et rustiques, le service familial, l’ambiance cosy. Jean-François Revel, l’auteur de « Ni Marx ni Jésus » et du « Festin en paroles« , y résidait volontiers l’été, aimant dériver au long des alpages, cherchant l’inspiration dans les chemins. Frédy Girardet, qui possède un chalet à deux pas, est un voisin attentif et aimable. C’est d’ailleurs chez lui que Michel Von Siebenthal, troisième du nom ici même, fit son apprentissage.

Cet ancien de Troisgros, de le Divellec et de l’Escale à Carry-le-Rouet, a choisi de se ranger au parti de la discrétion, ce qui ne veut pas forcément dire la ligne neutre. La salle à manger de son restaurant l’Azalée (le JP’s Grill, du nom de l’ancien chef, est plus simple) a vue sur les montagnes de splendide façon et l’ensemble est cosy, caché derrière une belle enseigne ciselée. Sa manière gourmande est rustico/raffinée, quoique non sans chic. Sushi à ma façon au saumon fumé et sésame noir, ris de veau sauté sur méli-mélo aux cèpes et son espuma, velouté de choucroute avec son saucisson de chamois et son bonbon de boudin noir, omble chevalier poché à la crème de citronnelle et moules, entrecôte de cerf en feuille de brick ou langue de veau du Simmental à la crème de truffe et sa mousseline de pommes de terre sont du travail sérieux, sans faiblesse.