Song Saveurs & Sens
« Nantes: la vague de Nhung »
Le décor contemporain, dans les tons gris et mauve, avec ses hauts panneaux muraux, a du charme. Il y a les tables/comptoirs, les salles en mezzanine, le service qui virevolte, la carte qui fait voyager. Vietnamienne native du Laos et autodidacte de charme, la discrète Nhung Phung conte les saveurs d’Asie avec une manière agile qui évoque Thiou à ses débuts à Paris. « Song », son enseigne, désigne la vague en idiome viet’.
Il y a comme une douceur de soie dans le propos, une volupté nacrée dans la manière de délivrer des nems de gambas en voile de gaufrette, un tom yam koung qui reprend le lait de coco du tom ga kaï, des poissons cuisinés en finesse, des délicatesses jouant l’« Asie mutée » dans ses grandes largeurs. On peut avoir un aperçu de la maison en s’offrant en assortiment (la « palette de Song ») ou jouer les sages menus, comme les mets malicieux.
La langoustine croustillante, les nems de légumes, le mikado de brochettes, le canard aux cinq épices comme sa version du « tigre qui pleure » (bœuf en lamelles, cuit à la plancha, servi avec sauce aigre douce), sont exquis et frais. Et côté poissons, le pavé de merlu en nage de lait de coco et jus de coques ou encore la lotte marinée au curry, citron vert, cumin, avec son émulsion au lait de coco (ici, un brin omniprésente) ont de l’étoffe, de la présence du caractère.
En dessert, les nems aux pommes, le sablé avec sa crème lemon/ginger ou encore les fruits en nage au lait de coco glacé achèvent de convaincre d’accomplir ici un voyage immobile.
N’y aurait t-il que des plats à la coco … ?