Chez Michel - Brasserie des Catalans
« Marseille : retour chez Michel »
Didier Chambeau, notre avocat gourmand est revenu à Marseille pour Michel et sa fameuse bouillabaisse. On l’écoute avec plaisir…
Bientôt 70 ans que règne ici la famille Visciano, sous l’enseigne « Brasserie des Catalans », alias chez Michel. De génération en génération, le petit-fils Antoine endossant un maillot de marin est à la barre avec son oncle Paul, pas peu fier d’être né dans le restaurant il y a 64 ans ! On ne vous surprendra pas si on vous dit qu’ici, la spécialité c’est la bouillabaisse. Indémodable ! Amis pêcheurs et famille ramènent avec bonheur au matin de quoi contenter chaque soir une salle qui se délecte de saint-pierre, girelles, congres, rougets, roucaous, galinettes, vives, rascasses, chapons, fielas.
Dès l’arrivage, on met 35 kilos de poissons broyés à la main dans la marmite. Avant de vous « raconter » ce morceau de roi, commençons par ces quelques supions et calamars poêlés à l’ail, persillés en fine friture. Une pêche gourmande qui met en appétit. Temps de préparation oblige puisqu’avant la cuisson on vous présente les poissons frais. Arrive ensuite la bouillabaisse, royale, fumante, avec tous les arômes des poissons de roche liés au safran. L’aïoli et la rouille ont fière allure. Les croutons sont juste dorés. Les poissons découpés en filets sont servis séparément.
C’est appétissant, fameux, on en redemande jusqu’à rendre grâce. Les desserts sont craquants : mille-feuille couvert d’un glaçage blanc au sucre fondant, crème pâtissière à la vanille délicatement parfumée au rhum ou meringue légère aux amandes et sa crème au beurre et au praliné, on retombe en enfance.
Voilà une cuisine régionale authentique, ensoleillée, généreuse, le symbole d’un savoir faire incontestable à Marseille et bien plus loin encore. La salle est pleine, les années passent, la valeur reste sûre et même si on ne vient jamais les poches vides, on ressort l’estomac plein. Une pensée émue pour Madame Tony qui n’est plus, maman de Paul et grand-mère d’Antoine, qui vérifiait à tout moment si son petit fils ne la trahissait pas dans son savoir faire. Elle serait fière maman Tony, car la bouillabaisse de chez Michel … c’est la plus … comment dire … elle reste la meilleure du monde, peuchère !