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Les chuchotis du lundi: les bruits du Michelin, les Pourcel ont gagné, adieu à Willer, Ducasse confirme à Versailles

Article du 28 décembre 2015

Michelin: derniers bruits

Alea jacta est: le Michelin France 2016 est bouclé depuis le mois dernier. « Depuis longtemps« , ajoute en riant Michaël Ellis qui refuse d’en dire plus et assure ne plus vouloir communiquer à ce sujet avant le 1er février prochain. Le guide sera en librairie le 5, l’annonce des promus et des chutes seront, eux, communiquée quatre jours avant. Ce qui n’empêche pas, bien sûr, les bruits de courir entre Paris et la Province. Chacun avance ses « lauréats possibles ». On parle, cette année de trois nouveaux trois étoiles, deux à Paris, un en province. Donc, logiquement Christian Le Squer au Cinq, Alain Ducasse au Plaza-Athénée et Joël Robuchon à Bordeaux qui pourrait retrouver ainsi directement le rang qui fut le sien rue de Longchamp, puis avenue Raymond Poincaré, jadis, à Paris. Parmi les autres postulants à la 3e étoile, on cite encore Christophe Bacquié au Domaine du Castellet et, comme l’an passé, Olivier Bellin aux Glazicks de Plomodiern, sans omettre Yannick Alleno à Courchevel pour son 1947. Nouveau deux étoiles évident, Alexandre Gauthier à la Grenouillère, a été promu, en octobre, chef de l’année au Gault-Millau. Son accession aux deux étoiles ne fait de doute pour personne. Il devrait en être de même pour David Toutain nouvelle star incontestée dans la capitale, Kei Kobayashi, qui fut notre chef de l’année au Pudlo Paris 2012, Jacques Decoret, qui ronge son frein depuis trop longtemps à Vichy et fut camarade de promotion de Pascal Barbot de l’Astrance, enfin Christophe Moret du Shangri La, mais aussi Thibaut Sombardier chez Antoine, Adrien Trouilloud chez Lasserre et Stéphanie Le Quellec au Prince de Galles, et pourquoi pas Adeline Grattard pour son nouveau Yam’Tcha de la rue Saint Honoré. Glissons encore que les nouveaux étoilés à Paris devraient être sinon nombreux du moins évidents. Ainsi Jérôme Banctel au Gabriel de la Réserve et Julien Dumas chez Lucas-Carton. Mais aussi Sylvestre Wahid chez Thoumieux. Enfin, on s’interroge sur les étoiles qui seront dévolues à Jean-François Piège au Grand Restaurant (il en mérite trois, mais ce serait sans doute aller trop vite pour la maison rouge…), à Philippe Labbé à l’Arnsbourg et encore à Jean-Georges Klein à la Villa Lalique, qui pourraient être départagés en retrouvant d’emblée deux étoiles.

Montpellier: les Pourcel ont gagné

Jacques et Laurent Pourcel © GP

Jacques et Laurent Pourcel © GP

C’est fait: Jacques et Laurent Pourcel, les jumeaux magnifiques, avec leur associé de fondation Olivier Château et le groupe immobilier Helenis, ont remporté l’appel d’offres pour la reprise de l’ex hôtel de ville de Montpellier sis dans l’ancien hôtel Richer de Belleval situé sur la monumentale et verdoyante place de la Canourgue. Ils étaient notamment opposés à Jean-Luc Rabanel, le deux étoiles d’Arles, associé lui au groupe immobilier Altarea Cogedim et sa filiale Histoire et Patrimoine. Les Pourcel s’installeront donc en … 2019, avec un restaurant gastronomique, un hôtel de luxe de dix huit chambres et quatre appartements. En attendant, leur Jardin des Sens continue dans leur ancien site jusque mi-mars 2016. Après, ils seront présents dans un vaste espace de plus de 1000 M2 avec bistrot contemporain, bar, lounge, sur les routes de la mer.

Place de la Canourgue © DR

Place de la Canourgue © DR

Alain Ducasse confirme à Versailles

A. Ducasse, C. Pégard et G. Passédat © GP

A. Ducasse, C. Pégard et G. Passédat © GP

On vous l’annonçait en primeur il y a trois mois. C’est fait et signé: Alain Ducasse, qui aime Versailles, son château et y avait organisé la grande soirée de « Goût de France/Good France », en mars dernier, ouvrira au printemps prochain, l’Ore (bouche en latin, en référence aux services de bouche du roi), une table de qualité au coeur du château de Versailles. Cette belle table prendra place dans le cadre d’un bel ensemble historique: le premier étage du Pavillon Dufour, au coeur de la Cour d’Honneur et près de la nouvelle entrée des visiteurs individuels du château royal. Le projet architectural a été confié à Dominique Perrault, qui aménagera les 2700 m2 d’espace. Ce »café contemporain » sera chargé de faire connaître la cuisine française de tradition aux visiteurs venus du monde entier venus découvrir la résidence royale française. Pour Catherine Pégard, présidente de l’Établissement public du château, du musée et du domaine national de Versailles : «Ducasse à Versailles, c’est l’art de vivre à la française, là où il contribua à faire la renommée de la France, mais partagé désormais avec nos visiteurs du monde entier

Adieu à Christian Willer

CW devant le Martinez © Maurice Rougemont

CW devant le Martinez © Maurice Rougemont

A Gérardmer, aux Jardins de Sophie, Christian Willer et Hervé Cune © Maurice Rougemont

Christian Willer et Hervé Cune © Maurice Rougemont

Il est né à Rouffach, dans une famille originaire d’Hattstatt, en 1941, au coeur du vignoble haut-rhinois, est devenu cuisinier à 14 ans, formé au Français à Bâle. Est monté vite à Paris, cumulant les expériences dans les grandes maisons, chez Maxim’s, Prunier, au Fouquet’s, sera chef à La Baule au Castel Marie-Louise, puis à l’Hermitage, où il aura une grande brigade sous ses ordres, dont un débutant nommé Jacques Maximin. Sa réputation de grand formateur va alors éclore. Aux Templiers des Bézards puis au Martinez à Cannes, où il gagne vite les deux étoiles et devient le prince discret de la cuisine de la Côte d’Azur. Des chefs brillants, souvent MOF, comme Jean-Marie Gautier  et Jean-Yves Leuranguer, l’un au Palais à Biarritz, l’autre au Fouquet’s, ont été ses élèves reconnaissants. Christian savait partager, expliquer, raconter, transmettre. Cet homme de l’Est, rallié à la cuisine du grand Sud avec sagesse, avait la gentillesse et la modestie chevillée au coeur. Il avais mis sur orbite étoilée les Jardins de Sophie avec le chef Hervé Cune à Xonrupt-Longemer, dans les Vosges et était présent lors du dernier Festival des Etoiles de Mougins, qu’il avait présidé en 2007. Avec sa disparition, non seulement toute la région PACA, mais toute la France gourmande est en deuil.

A propos de cet article

Publié le 28 décembre 2015 par

Les chuchotis du lundi: les bruits du Michelin, les Pourcel ont gagné, adieu à Willer, Ducasse confirme à Versailles” : 1 avis

  • FLORENTIN

    Une synthèse agréable à parcourir

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