Intrigué, comme tout le monde sans doute,  par ce vocable étrange, j’ai vérifié le mot « naturalité » peu usité en français, et vu que, sur Wikipedia, on l’assignait à wilderness, une autre manière de définir la nature sauvage où l’homme ne fait que passer. Ce petit préambule pour expliquer que si Alain Ducasse n’a pas inventé le mot, il a largement contribué à le faire connaître, lui donnant un sens à la fois gourmand, convivial, humaniste. Ce qu’il prend soin de noter dans sa lumineuse préface d’où l’on tire cette pépite: « la table est probablement l’un des endroits les plus civilisés de la planète« . En illustration de cette maxime et de ses principes, les artisans de bouche, paysans, producteurs, pêcheurs, hommes et femmes d’esprit et de coeur qui l’aident et l’accompagnent dans sa démarche, du Pays Basque aux îles Chausey, d’Aude en Auvergne, ils sont les acteurs de ce livre où recettes, récit, photos superbes se répondent avec hauteur. Leur but: manger mieux et laisser une planète plus propre. Une belle démarche en vérité.

Naturalité, d’Alain Ducasse, avec Romain Meder, Camille Labro – textes – et Benjamin Schmuck – photographies -, (Editions Alain Ducasse, 360 pages, 150 €).