Eataly
« Turin : les plaisirs d’Eataly »
Ce concept, on l’a connu à New York, puis retrouvé à Turin où il démarra. On le trouvera dans trois ans à Paris, entre Galeries Lafayette et BHV. Pour l’heure, nous voilà face au Lingotto, autrement dit les anciennes usines Fiat revues en complexe hôtelier et culturel. Là, ce sont les anciens entrepôts Carpano qui ont été désossés, reconstruits, imaginés en super marché de la gourmandise italienne. « Haut de gamme » – « Alti Cibi » (en italien dans le texte), précise même l’enseignne. Ce qui est vrai, sans doute, quand la demeure abrite une table étoilée (Vicina) et son annexe relaxe (Disguido), mais aussi une cave avec les grands flacons de l’Italie nouvelle vague.
A dire vrai, les produits ne souffrent guère de discussion: charcuteries, fromages, jolis vins de tous types, des soave séducteurs aux super toscans hâbleurs: l’Italie gourmande et conquérante est bien là. Et lorsqu’on se livre à une dégustation – impromptue, mais guidée – de vins (méthode classique Bollaciao, barbera d’Alba Raimonda) de Fontanafredda en Piémont côté Langhe, en compagnie de fougasse à l’huile d’olive et de culatello de Zibello ou/et de grana padano, le bonheur est au bout du (court) chemin.
En revanche, si l’on prend place aux tables d’un des comptoirs de dégustation à l’ambiance un brin usinaire comme le (« Ristorantino » qui promeut pizza et pasta), on reprend son bâton de critique acerbe et franchouillard pour se gausser du choix un peu court, des assaisonnements a minima, de la fadeur ici et là. Le bio c’est franchement bien, mais pas automatiquement bon, d’autant que la prétention à ne proposer ici que le meilleur du meilleur, en version brute, agace un peu. Ainsi, ces pâtes de Gragnano (en l’occurrence des penne) accommodées, en version très al dente, voire durailles, avec de la sauce tomate et du basilic assez basiques, ou encore de la mozzarella di buffala, guère relevées.
Il faut exiger du poivre (et celui-ci arrive en sachet…) ou des câpres pour en pimenter un peu le goût. Les pizzas des voisins font, eux, tristement carton pâte. Le vin au verre est soit bouchonné soit sans fruit aucun et le service, un peu perdu entre les tables, est bien en peine pour vous montrer le flacon (ouvert) dont il est issu. Bah, on se rattrape avec les (bonnes) glaces (café, caramel, chocolat, crème stracciatella) du stand bonhomme et voisin de l’Agrigelateria San Pé.
Reste que pour faire son marché, entre les tomates en folie, la coppa splendide (sous vide) et le vieux parmesan, sans omettre le Ca-Marcanda de Gaja ou le Solaia d’Antinori, on trouvera aisément son bonheur…
YES and the same for the one in Bologna…situated like a cat (or lion) among the pigeons that is to say directly in the middle of the block of the old market district. And just as sad and depressing as the last photo of this post.