Vendredi soir 13 novembre, les quartiers les plus populaires, les plus vivants, les plus ouverts de la capitale ont été attaqués avec horreur, lâchement, sauvagement, cruellement. Beaucoup de morts absurdes, à la terrasse de cafés, rue de Charonne, rue Alibert, rue de la Fontaine-au-Roi, boulevard Voltaire, dans une salle de spectacle, le Bataclan, transformé en théâtre de l’horreur. Beaucoup d’amis sont morts, d’autres sont grièvement blessés. Nous pensons ainsi à Pierre Innocenti – au patronyme si parlant – du restaurant Livio à Neuilly, à Véronique de Bourgies, humaniste militante, épouse de Stéphane, l’ami des chefs, qui était en reportage à Shanghaï, au moment de l’attentat. Nous pensons encore à tous les autres, meurtris, disparus, tous innocents, criblés de balles, tous là par hasard. La liberté ne mourra pas, la République vaincra, la France demeurera. Paris, qui a peur, qui est triste, se prépare à d’autres combats. Beaucoup de restaurateurs, chefs, cafetiers, amis des jolis comptoirs de la capitale, se sont rassemblés spontanément, proposant de se retrouver demain soir 17 novembre à 21h, d’observer une minute de silence. Nous serons de tout coeur avec eux.