Chez Monsieur "Royal Madeleine"
« Paris 8e: Monsieur prend ses aises »
On avait été emballé (très) l’an passé par cette rénovation d’un bon vieux bistrot parisien à la mode années 1900/1950, revu en table chic, de toujours et d’aujourd’hui par l’équipe des Climats, avec la bonne cuisine de Martin Harispé. On la voyait comme une cousine de Benoît ou Allard. Las, on est revenu et a découvert les tables sans nappes, couvertes de sets un peu pauvrets. « Pour faire jeune« , nous a-t-on dit. Sans doute comme ce vestiaire en self-service laissé à l’appréciation du client.
La maison fait bistrot à vin en terrasse de 18h30 à 20h. Il faut dire que la carte des vins a du répondant. Et qu’elle est de prix (notamment avec ces crus de beaujolais à 50 €…). Côté cuisine, le sérieux Martin, formé au Cheval Blanc à Bayonne, passé au Palais à Biarritz, puis chez Alléno au Meurice, connaît la musique. Rien à dire aux escargots persillés au beurre aillé, aux cèpes cuits et crus avec châtaignes confites et gelée de pomme, non plus qu’à la fricassée de cèpes avec oeuf parfait et lard fumé ou encore au saumon mariné aux agrumes, bien que présentés en petits carrés un brin mignards, avec purée de potiron et coulis de betteraves aux kumquats.
Il y a, certes, un brin de sur-cuisson pour le bar à la plancha, mais sa fricassée de girolles aux abricots confits avec beurre blanc et verveine n’est pas mal. Le dos de cabillaud un peu épais s’accompagne, lui, d’une belle écrasée de pommes de terre Agria aux cébettes. Les saint-jacques aux butternut sont bien vues, mais pas renversantes. Le morceau de bravoure de la maison est la canette de Challans à l’orange découpée en salle, proposée en deux services avec ses pommes dauphines très vintage.
La carte des vins est riche de belles trouvailles (grand vin de Reignac à 49 €, rosé brut nature de Drappier à 80 €) et si la carte de desserts est un peu courte, les profiteroles maison font toujours bel effet. Bref, Monsieur c’est pas mal. Mais ça pourrait être mieux…