Les chuchotis du lundi: les grands chefs en gare, les Vranken réhabilitent Lucas-Carton, Alléno se projette à Paris et à Courchevel, Kobe Desramaults jette l’éponge, Costes, l’Amour et la Fidélité, Rostang passe la main, Bradley Cooper à vif, Fabius défend les fromages

Article du 2 novembre 2015

Les grands chefs misent sur les gares

Affiche en façade du Lazare © GP

Affiche en façade du Lazare © GP

Après Eric Fréchon, qui fait florès à la gare Saint-Lazare au Lazare, d’autres grands chefs doivent investir les gares en ouvrant des établissements de type brasserie moderne proposant des repas de qualité, mais aussi limonade et sandwiches à toute heure. Le premier d’entre eux sera Thierry Marx dès le printemps 2016 gare du Nord – celle-ci doit être rénovée par Jean-Michel Willmotte -, qui proposera une brasserie sur deux niveaux avec terrasse. Ce sera ensuite au tour d’Alain Ducasse de créer sa table au sein de la gare Montparnasse. Mais ce dernier doit mener à bien la mise en place de ses nouveaux projets des Halles (la Canopée avec Olivier Maurey de Luderic) et à Versailles, dans le cadre du château de Versailles.

Les Vranken réhabilitent Lucas-Carton

Julien Dumas © GP

Julien Dumas © GP

Finies les tables (en corian) sans nappes, terminés les plafonds version capsule spatiale avec leurs lumières rouges façon « fluo ». Les Vranken, qui possèdent le Lucas Carton, non content de lui avoir redonné son nom d’origine, lui ont rendu son lustre.  En y plaçant aux fourneaux Julien Dumas, qui fut chef chez Rech, puis à l’Hostellerie Saint-Antoine à Québec, et y joue une partition brillante: chou fleur caramélisé et croustillant, cèpes et seiches ou lièvre à la royale séduisent sans mal. Voilà une maison repartie pour la course aux étoiles.

Yannick Alléno se projette à Paris et à Courchevel

Yannick Alléno © GP

Yannick Alléno © GP

Il revoit Ledoyen avec brio, s’apprête à établir sa table trois étoiles au rez de chaussée de son pavillon dans un cadre moderne, contemporain avec sa déco un brin artiste, plus une terrasse ouverte sur le jardin des Champs-Elysées, dans ce qui fut jadis la brasserie chic des Arabian – ce sera au printemps 2016. En attendant, il brille avec ses extractions de sauce, ses plats d’exception, ses produits du terroir d’île de France (l’épinard de Viroflay après le cresson de Méréville et l’asperge d’Argenteuil). Et gère à la fois 14 tables dont le Stay, au Sofitel Saint-Honoré, et, bien sûr, le 1947, au Cheval Blanc de Courchevel qui constitue l’un des meilleurs candidats pour l’accession à la 3e étoile en 2016. Il s’apprête à inaugurer la saison d’hiver avec un repas à huit mains en compagnie de ses confrères savoyards trois fois étoilés René et Maxime Meilleur de la Bouitte à Saint-Martin-de-Belleville et Emmanuel Renault des Flocons de Sel à Megève. Rendez-vous le 9 décembre.

Kobe Desramaults jette (provisoirement) l’éponge

Kobe Desramaults © Maurice Rougemont

Kobe Desramaults © Maurice Rougemont

Fatigue, lassitude, dégoût aussi de ne pas être reconnu aussi bien par les 50 Best, qui l’avaient oublié dans leur classement cette année, ou par le Michelin, qui le cantonne depuis quelques années à une seule étoile, Kobé Desramaults, le magicien de Dranouter, jette (provisoirement) l’éponge. Il a déclaré à notre confrère belge de la radio Studio Brussel « J’ai 35 ans et je me suis impliqué pendant 12 ans dans mon restaurant. Le temps de la réflexion est arrivé. Je me suis sacrifié ces douze dernières années pour In de Wulf. Il faut être fou pour continuer ainsi. » Ajoutant:  « J’ai tant d’idées dans la vie. Je ne me vois pas resté lié à un endroit. ». Fermeture prévue fin décembre 2016.

Thierry Costes, l’Amour et la Fidélité

Hotel Amour Fidelité le 27 octobre © GP

Hotel Amour Fidelité le 27 octobre © GP

« Vous avez aimé l’hôtel Amour rue de Navarin? Vous adorerez l’Hôtel Amour rue de la Fidélité« . C’est Thierry Costes qui l’affirme. Le magnat de la brasserie et de l’hostellerie (le Café Français à la Bastille, Germain rue de Buci et Thoumieux rue St Dominique, c’est lui, comme Ruc et le Café Marly, près du Louvre) a investi un lieu modeste mais avec sa façade Louis-Philippe précieusement conservée – l’Hôtel de Londres et du Brésil -, en lisière de la gare de l’Est. Il s’apprête à ouvrir – ce devrait être chose faite mi-novembre – un hôtel chic, Amour 2, au 18 rue de la Fidélité, avec sa table relax, ses chambres contemporaines, le tout à prix abordables, sous la responsabilité de celui qui est déjà en charge de l’hôtel Amour Navarin du 9e: Emmanuel Delavenne. Coût de l’opération: le triple de son premier investissement…

Rostang passe la main

Michel Rostang et Nicolas Beaumann © DR

Michel Rostang et Nicolas Beaumann © DR

Il part sans partir, passe la main sans prendre sa retraite. Reste que Michel Rostang confie ses cuisine à son second, fidèle, Nicolas Beaumann qui devient le responsable de la carte à 100%, mais sans négliger pour autant la tradition et ce qui a fait la réputation de ce deux étoiles solide, établi à Paris depuis trente sept ans, après les années Sassenage. Autre changement, le restaurant Michel Rostang devient tout simplement Maison Rostang, demeurant sous la houlette de ses filles Caroline et Sophie. Michel, qui continue plus que jamais à s’activer à 67 ans, poursuit ses activités de conseil et s’apprête à ouvrir table gastronomique et brasserie contemporaine à son nom en Chine, à Chengdu, la capitale du Sichuan. Ouverture prévue en septembre 2016.

Bradley Cooper est à vif

L'affiche du film © DR

L’affiche du film © DR

Le tire original anglais « Burnt » (brûlé) est devenu « A Vif ! » en français. Le sujet? Un chef français miné par la drogue et l’alcool, ayant perdu confiance en lui et ses étoiles repart à zéro en traversant la Manche. Il va ouvrir une table à Londres, engager une équipe de bras cassés mués en vainqueurs et partira à l’assaut des trois étoiles. Rassurez-vous: il s’agit d’une fiction, programmée le 4 novembre, dans lequel Bradley Cooper (découvert dans « Very Bad Trip », retrouvé dans « Happiness Therapy ») sera entouré de Sienna Miller, Matthew Rhys, mais aussi notre Omar Sy, le héros d' »Intouchables » et Daniel Brühl (jadis révélé dans « Good bye Lenin »). Toute ressemblance avec un chef français, anglais ou US est à proscrire…

Laurent Fabius défend les fromages français

Laurent Fabius et la guilde des fromagers © DR

Laurent Fabius et la guilde des fromagers © DR

Après avoir défendu les grands noms de la cuisine française, le ministre des affaires étrangères et du commerce extérieur prend fait et cause pour les fromages de qualité. Intronisé le 26 octobre dernier par la Confrérie de Saint-Uguzon, guilde Internationale des Fromagers, en compagnie de Stéphane Layani, le PDG du Marché de Rungis, Laurent Fabius, s’est engagé à défendre la bonne cause des pâtes françaises au lait cru à travers le monde. A cette occasion, de nombreux fromagers MOF et plusieurs primeurs MOF ont contribué à un monumental buffet au Quai d’Orsay.

Fabius et son diplôme © DR

Fabius et son diplôme © DR

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Publié le 2 novembre 2015 par

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