Bistrot Blanc Bec
« Paris 20e: blanc bec et fin bec »
Un bistrot de Ménilmontant retrouvé, raconté avec verve et entrain par notre avocat gourmet, l’infatigable Didier Chambeau.
Cette ancienne boulangerie fermée pendant trente ans, a ressuscité en l’an 2000 pour devenir – sous le nom de la Boulangerie, tout simplement – notre coup de cœur du second millénaire. Elle vient d’être reprise par Christophe, Frédérick et Jean-François, une fine équipe d’entrepreneurs, qui en ont fait le bistrot de leurs rêves. Un endroit de partage où les habitants de Ménilmontant, devenu un quartier bobo, aiment se retrouver ici pour siroter, biberonner, déguster sans chipoter.
Vestige du passé, la mosaïque au sol n’a fort heureusement pas bougé. Toute l’équipe porte le tablier emblématique bleu en denim, de quoi rappeler le coté « workwear » authentique dans ces lieux complètement rénovés. A l’entrée, un comptoir en laiton et derrière le bar, Christophe, ancien de chez Joe Allen connaît ses cocktails sur le bout des doigts. Murs blancs, banquettes rouges, tables et chaises en bois, des luminaires industriels venus d’outre-Manche, presqu’un rien « british » pour donner un côté pub au lieu.
Aux pianos, Arnaud Brière, passé chez Michel Rostang puis chez les frères Pourcel, déjà en place ici du temps de « La Boulangerie », joue avec sûreté sur de beaux produits : volailles de chez Barreau, poissons du port de Cancale, charcuterie de la maison Gast à Lyon, sans omettre un délicieux pain au levain de L’Autre Boulange. Il y a là une formule sympathique le midi et une carte qui change par quinzaine. Après une mise en bouche de saumon cuit à basse température et cocos de Paimpol, on débute par une petite soupe cressonnette avec des choux Romanesco en pickles, huître perle blanche pour le coté iodé, un plat d’automne bien pensé, tout comme cette andouillette de canard, avec coing poêlé et crème moutarde à l’ancienne.
La poitrine de porc fermier est un vrai plat de bistrot avec crème de maïs doux et laitue braisée, une réduction d’hibiscus et jus de viande réduit. Justes saisies, ces Saint-Jacques normandes accompagnées d’une purée de panais et émulsion à la bière sont un joli plat. Les desserts sont gourmands, tiramisu au thé vert ou poêlée de prunes avec sorbet yoghourt. On écluse sur une cave fournie et on goûte avec plaisir un beaujolais de chez Gilles Gelin tarifé sagement ou les Soleillades du domaine de Cantaussel. Voilà un blanc bec qui prend de l’assurance pour devenir très vite un fin bec du quartier.
Comme d’habitude, je suis le guide Pudlo les yeux (presque) fermée.
Aujourd’hui j’ai invité un fournisseur à déjeuner au Blanc Bec :
Côté cuisine c’est bon, sans être transcendent, peut-être un peu cher pour ce que c’est – nous avons mangé à la carte, mais les produits sont bons, donc ça passe.
Le cadre agréable, typiquement bistronomique.
La salle plutôt déserte.
L’addition pour deux est d’une centaine d’euros : entrée, plat, dessert, café verre de vin chacun.
Côté accueil, j’ai rarement vu ça :
A 15h15 le serveur (patron ?) nous a demandé de partir, parce que « il a des choses à faire ».
C’est vrai, on l’a senti : il voulait que l’on commande tout de suite, voulait nous servir le café avec le dessert et a apporté l’addition sans que l’on le demande.
Donc non.
Il y a plein d’endroits à Paris et dans le quartier ou l’on peut très bien manger sans avoir l’impression de « taper l’incruste ».
Une très bonne adresse dont on se ferait volontiers une cantine. La formule déjeuner est d’un excellent rapport qualité prix.
Merci pour cette adresse.