Ne tirez pas sur James Suckling!
Il s’autoproclame, sur son blog, « an internationally acclaimed wine critic and journalist who posts daily wine ratings« , livre ses notes en vrac, ses posts, ses vidéos, ses réflexions – si vous avez souscrit à l’offre du jour ou plutôt si vous avez payé votre abonnement. L’emphase est son domaine. Il est à la fois le PDG et le rédacteur en chef de son site, dont son épouse, Marie Kim-Suckling est la vice-presidente senior. Bien sûr, il serait aisé de se gausser de cette émule de Robert Parker qui refait le monde du vin à sa manière ludique, classe les vins sans toujours tomber sur le bon numéro.
Le fameux repas que j’évoquais hier, à la Villa Lalique, était en son honneur, ou plutôt le petit livret qu’il propose, en collaboration avec Silvio Denz et Lalique, pour qui il a imaginé un nouveau verre à dégustation. De ses 650 vins d’Alsace « dégustés à l’aveugle et lors de visites dans différents domaines durant deux voyages en Alsace« , il a tiré un classement des « 100 meilleurs » qui fera évidemment jaser, livre les noms de chaque bouteille, en oubliant les communes où se trouvent les vignerons – on ne parle même pas de l’adresse des domaines, de leur numéro de téléphone ou de leur site web … Il classe en premier le riesling Osterberg de Ribeauvillé des Trimbach, souple, vif, voire opulent, certes, alors que le Clos Saint-Hune ou la cuvée FE Emile en sont les fleurons, en version plus élégante, plus racée, plus fine, plus iodée, préfère le H d’Albert Mann en pinot noir au Burlenberg de Deiss ou au V de Muré, cumule les adjectifs exagérément laudateurs type « phénoménaux », « incroyables », « formidables« , à presque toutes les pages et quel que soit le classement.
Mais pourquoi pas? C’est un style, éminemment américain, qui nous amuse et fait avancer le schmilblic. Ce faisant, il met en scène le formidable (tiens, voilà que je m’y mets à mon tour) crémant clos Liebenberg des Zusslin, le riesling Brand de Boxler ou le méconnu « Grossi Laüe » des Hugel. Bref, il faut savoir lire sans œillères le bouillonnant James Suckling.
Grands Vins d’Alsace, Guide 2015/16 (James Suckling.Com/Lalique, 66 Pages, à la Villa Lalique, pour le télécharger, cliquer ici).
M. Kuentz a tout a fait raison, les meilleurs, on les connait. Toutefois, tout ce qu’ils proposent ce vaut, loin de la. Il ne faut surtout pas se faire aveugler par une reputation ni par de bons jugements et garder son sens critique, seul critere valable.
Quel que soit le classement
Ce guide n’est pas nécessaire pour enfoncer des portes ouvertes depuis très longtemps… les meilleurs, on les connait, faudrait plutôt dénicher ceux qui pointent leur nez à ce niveau, je pense aux jeunes Fuchs à Ribeauvillé ou Maeder à Hunawihr, et plus récemment à Dirler Cadé à Bergholtz, avec un excellent muscat