Les chuchotis du lundi: Piège a tout bon, Sombardier ouvre Mensa, les Rothschild créent un Four Seasons à Megève, les chefs français en Corée, les Meilleur honorés, le Fer Rouge a réouvert, le roi du teppanyaki bientôt à Paris
Piège a tout bon
Débuts en fanfare la semaine passée pour Jean-François Piège au Grand Restaurant du 7 rue d’Aguessau à Paris 8e et à deux pas de la Madeleine et de chez Hermès. Si la maison est grande, c’est plus par la qualité de ce qui est servi que par la taille. La salle sous verrière, façon couloir chic, avec son coin salon ne peut compter que 30 couverts au plus. Une brigade fournie attend le visiteur en liminaire dans les beaux labos de marbre. Les menus à 80, 180, 220 € offrent un condensé de la manière de l’ancien chef du Plaza-Athénée, du Crillon et de Thoumieux, enfin maître chez lui. Les plats signatures se nomment pommes soufflées farcies de crustacé au caviar, « ma version du gâteau de foie blond selon Lucien Tendret« , mais aussi cabillaud, cèpes et ciboulail, spaghetti à l’eau de parmesan et poitrine de cochon ou encore blanc-manger. On n’oublie pas les plats bourgeoise retrouvés, telle la côte de veau, en « mijoté moderne ». Michael Ellis, le patron du Michelin, assure que s’il n’a pas encore lui-même visité la maison, certains de ses inspecteurs s’y sont rendus. Assurons que les trois étoiles sont proches.
Sombardier lance Mensa
Thibault Sombardier, qui fait actuellement un tabac chez Antoine avenue de New York, sa belle table marine sise sur les quais de Seine face à la Tour Eiffel, lance, mi-octobre, près des Buttes Chaumont, un bistrot moderne promouvant une cuisine simple et bourgeoise à sa manière agile. Ce Lyonnais, ancien du Meurice, qui fut le chef Trou Gascon d’Alain Tournier, sait manier la tradition avec entrain. Il la revisitera à l’enseigne de Mensa – qu’on peut traduire par table ou cantine, du latin ou de l’italien – dans l’ancien restaurant Hermès, 23 rue Mélingue dans le 19e.
Les Rothschild créent un Four Seasons à Megève
Historiquement, on doit à la baronne Noémie de Rothschild le lancement de la station de Megève, au tout début des années 1920, en réponse à Saint-Moritz où celle-ci trouvait que l’on parlait trop allemand. Elle y créa le palace du Mont d’Arbois, transformé, depuis, en club-hôtel. Les Rothschild, qui possèdent toujours une bonne partie du Mont d’Arbois, reviennent aux sources de leur histoire en créant un palace dit de la Cry (nom de code du lieu pour le moment) qui devrait voir le jour pour l’hiver 2017. Le dit palace devrait comporter 52 chambres et suites et remplacer l’actuel chalet du Mont d’Arbois affilié, actuellement au Relais Châteaux, qui devrait devenir une résidence hôtelière. Quant au restaurant 1920, où officie le jeune surdoué Julien Gatillon, ancien de Benoît Violier et de Yannick Alléno, il devrait rejoindre le futur Four Seasons. On en reparlera.
Les chefs français en Corée
Laurent Fabius l’a annoncé la semaine passée au Palais de Chaillot: les chefs français lanceront l’année de la France en Corée en mars 2016. L’événement, calqué sur « So French so Food » créé en Israël par Lionel Choukroun, attaché culturel de l’ambassade de France à Tel-Aviv, sera drivé par le même et son agence « So French Delices » et portera d’ailleurs ce nom. Il sera parrainé par Guillaume Gomez, l’emblématique chef MOF de l’Elysée, et une veste symbolique conçue par le partenaire Bragard a été remise par Lionel à François Hollande le 18 septembre dernier. Au programme de la manifestation franco-coréenne: menus à quatre mains dans des restaurants locaux, masterclasses, ateliers et dégustations de produits français, plus un événement autour de la street food française et coréenne.
Les Meilleur honorés
La revue le Chef qui a demandé, comme chaque année, à ses lecteurs de désigner le chef de l’année, a récompensé, sans surprise, les Meilleur. Ce classement est presque toujours une consécration offerte à la maison qui a obtenu trois étoiles au Michelin les mois précédents le vote. Une exception notable: lorsque Thierry Marx fut nommé « chef de l’année »… Mais, cette année-là, le guide rouge n’avait pas déniché de nouveaux trois étoiles. En tout cas, la consécration de René et Maxime Meilleur, aubergistes modestes en Savoie à Saint-Martin-de-Belleville, fait plaisir à tout le monde. Dans le même temps, le maître ès douceurs du Meurice, Cédric Grolet, est élu « pâtissier de l’année », tandis que Denis Verneau de la Mère Brazier est, lui, « sommelier de l’année ».
Le Fer Rouge a réouvert
Les frères Wurms ont réouvert lundi 21 septembre le Fer Rouge à Colmar après neuf ans de fermeture et quelques mois de travaux importants. La maison a retrouvé son charme historique avec vitraux, ferronneries, boiseries, tapisseries et tableaux agencés avec soin, tout en jouant la carte de la brasserie. Aux commandes, Olivier Lamard, venu du Rendez-Vous-de-Chasse, donne le ton d’une cuisine régionale réactualisée. On en reparle, évidemment.
Le roi du teppanyaki arrive à Paris
Le 1er octobre ouvre le teppanyaki le plus soigné de Paris. Onze places au comptoir, au 6, de la rue des Ciseaux, en lieu et place d’un restaurant coréen, c’est la nouvelle pièce d’orfèvrerie gourmande du groupe Ginza Onodera à qui on doit déjà une table à sushi d’exception. Pour cette ouverture parisienne (un lieu du mêle calibre existe à Londres, Hong-Kong, Hawaï, New-York et, bien sûr, Kyoto, le maître ès teppan Takanori Kanbe a accompagné à Paris son jeune élève, Ryusuke Sato. Au programme: une découpe précise et sans faille, des produits d’exception (comme le boeuf de Kobé) et une cuisson juste sur la plaque de fer chauffante. Les crevettes grillées dont on mange la carapace avec son capuccino de bisque de homard sera l’un des plats phares de la maison. Réservation au : 0142 02 72 12. Menus déjeuner: 45 et 80 €. Au dîner: 95 et 150 €.
Il faut se relire Cher Pudlo : Sombardier chez Alain Tournier……! Rodéo pour tout le monde?