Le Cinq
« Lausanne: les secrets du Cinq »
Est-ce le secret le mieux gardé de Lausanne? C’est en tout cas une bonne pioche pour les besogneux lausannois du centre-ville qui connaissent cette table d’initiés. On découvre au 5e étage d’un immeuble moderne, non une vue panoramique, mais une petite salle étriquée, façon couloir, avec son menu pas cher au déjeuner, ses propositions à l’ardoise, son service souriant et prompt, ses vins choisis, son duo de patrons-cuisiniers qui connaissent le métier.
Tous deux sont nés dans la vallée de Joux. Michael Rochat est du Sentier comme son presqu’homonyme, le regretté Philippe Rochat, chez qui il a travaillé à Crissier, y compris du temps de Frédy Girardet. Théotime Bioret a fait lui le voisin Lausanne-Palace et le Raisin à Cully avec Adolfo Blockbergen. Il est vrai que le menu du déjeuner, bon, certes, mais un peu simplet, ne reflète pas tout à fait leurs possibilités et leur double itinéraire.
Reste qu’on goûtera sans mal, au fil du menu de la semaine, la soupe de poireaux pommes de terre, la salade de mesclun, le saumon avec sa fine purée à l’huile d’olive, l’aiguillette de boeuf suisse avec ses frites maison, le papet vaudois revu dans le verre, avec saucisse hachée, poireau, pommes de terre et émulsion de parmesan, sans omettre le fondant/coulant au chocolat avec sa glace caramel au beurre salé. On peut lorgner vers les plats du jour, choisir le risotto Carnaroli du moment (au ris de veau croustillant) ou le tartare de loup à la provençale.
Les vins vaudois choisis recèlent quelques pépites comme cette mondeuse noire d’Henri et Vincent Chollet au Domaine Mermetus, en Lavaux à Villette, à l’exquis nez de myrtilles et de cassis mêlés. Le soir, c’est évidemment plus cher, plus ambitieux sans doute. Mais la vocation maison est semble-t-il de jouer le bon coût de sa ville…