Chez Tanésy
« Nancy: le duc Tanésy »
Stanislas Leczinzski, duc de Lorraine et roi de Pologne en exil, régnait sur sa bonne ville de Nancy de gourmande façon. C’est aujourd’hui à Patrick Tanésy de le faire avec discrétion. Dans sa chic salle façon couloir de la grand rue, avec ses bibelots, ses tableaux, ses souvenirs, il a créé un univers qui n’est qu’à lui. Ce soir le maire de la cité Laurent Hénart, son prédécesseur André Rossinot et l’épouse de ce dernier, Françoise, qui préside le Livre sur la Place, Bernard Pivot de l’Académie Goncourt, Jérôme Garcin du Masque et la Plume et Jean-Louis Debré, président du Conseil Conseil Constitutionnel, dînaient là avec gaîté.
Il est vrai que le lieu, qui est cosy, bourgeois, intime, est propice autant aux agapes officielles qu’aux dînettes amoureuses. On peut venir ici se faire fête gourmande, en cédant aux classiques de toujours. Salade de grenouilles, escargots, artichauts et vinaigrette de truffe, cassolettes de cèpes et girolles, aïoli de cabillaud aux légumes du marché (Tanésy n’oublie qu’il est aixois d’origine) ou encore terrine chaude du tripier, qui revoit la tête de veau de façon fine et légère, avec sa jolie sauce gribiche, sont des mets ciselés, peaufinés, classiques, certes, mais indémodables.
On ne se lasse pas non plus de la bombe glacée Plombières aux fruits confits, ni de la pêche de vigne pochée avec sa glace vanille, ses groseilles et son coulis. Cette cuisine de bon sens qu’on arrose de vins de raison (fringant pinot noir des frères Lelièvre en côtes de toul à Lucey) se distille avec bonheur. Voilà une maison qui a du coeur.